Francfort, Excudebat Erasmus Kempffer, Impensis haeredum Ioan Theod. De Bry, 1624.
In-folio de : I/ (4) ff., 3 cartes sur double-page, 60 pp., (3) ff., (1) f.bl. ; II/ (1) f., 14 gravures sur autant de ff. Quelques déchirures sans gravité restaurées. Vélin souple postérieur, titre calligraphié sur le dos.
290 x 190 mm.
Rarissime seconde édition latine de cet ouvrage très important qui décrit le royaume du Congo à la fin du seizième siècle.
New York Public Library, Bulletin, 8: 238; La Collection Dutuit, p. 242, No. XXXVI.; Crawford, Collations, p. 159; Huth, Catalogue, 2: 433*; John Carter Brown, Catalogue, 1: 373; Brunet, I, 1335.
« Né à Benavente (Estramadure), Duarte Lopez quitta Lisbonne en 1578 pour le nord de l’Angola. Une fois installé au Congo, il résida à Loanda jusqu’en 1587. Le roi du Congo, dom Alvare, l’envoya alors en ambassade auprès du pape Sixte Quint et de Philippe II, roi d’Espagne et de Portugal. Cette mission avait pour but de leur exposer le triste état du christianisme dans le Congo et de solliciter des secours en apôtres, en soldats et en argent. Lopez ne rapporta d’Afrique que de vagues promesses ; on ignore le reste de sa vie. Felipe Pigafetta a rédigé, d’après les notes de Duarte Lopez, une ‘Relatione del reame di Congo’, etc. ; Rome, 1591, in-4, avec cartes et figures. Cet ouvrage est extrêmement curieux, et complète les récits de Merolla et de Dapper… Il en existe des traductions latine, anglaise et allemande. De Bry et Purchas en ont publié des extraits dans leurs collections de voyages ».
« Cette relation du royaume de Congo, avec la description qu’elle contient de quelques autres pays, fut composée, en 1589, par Philippe Pigafetta, sur les Mémoires d’Edouard Lopez, qui, après avoir passé plusieurs années dans le royaume de Congo, avait été envoyé par le roi de cette contrée, avec la qualité d’ambassadeur, au pape et au roi d’Espagne, pour implorer leur secours contre ses ennemis, et leur demander des missionnaires et des prêtres. Les instances de Lopez eurent peu de succès à la cour de Madrid. Il se rendit à Rome, où son ambassade ne fut pas plus heureuse. Mais à la sollicitation d’Antonio Migliore, il raconta ses voyages, en y joignant les notes écrites, et les explications qui pouvaient augmenter leur utilité. Pigafetta rédigea le tout en italien. Lopez remit à la voile pour l’Afrique, aussitôt que l’ouvrage eut été composé sous ses yeux, c’est-à-dire en 1589. Pigafetta ajoute, à la fin de sa relation, que Lopez promit de revenir à Rome avec de nouvelles informations sur le Nil et sur d’autres matières qu’il n’avait pas encore eu l’occasion d’approfondir ; mais depuis on n’a plus entendu parler de lui. Les Mémoires de Lopez furent traduits en latin par Augustin Cassiodore Reinius et placés par de Bry à la tête de sa collection de voyages. » (Walckenaer, Histoire générale des Voyages, XIII, pp. 3-4)
Les informations contenues dans ce livre sont d’un grand intérêt tant sur le plan géographique qu’ethnographique, les historiens considérant Edouard Lopez comme l’un des explorateurs pionniers de l’Afrique centrale, en admettant qu’il avait visité la région des Grands Lacs et grimpé jusqu’à la source du Nil.
Le présent ouvrage a été publié en italien (Rome, 1591) et a été traduit en allemand (Francfort, 1597 et 1609), en latin (Francfort, 1598 et 1624), en néerlandais (Amsterdam, 1596 et 1658) et en anglais (Londres, 1881).
L’abondante illustration est composée de trois cartes du Congo et de l’Egypte sur double-page, regroupées dans la première partie du volume, ainsi que de 14 superbes estampes représentant les coutumes du pays. La gravure traitant du cannibalisme, l’une des premières à être publiée sur ce thème, est du plus haut intérêt.
Précieux exemplaire de ce très rare récit de voyage en Afrique à la fin du seizième siècle.