[CONCILE DE TRENTE]. Le Sainct, sacré, universel et général concile de Trente. Legitimement signifié, & assemblé sous nos Saints Peres les Papes Paul III l’an 1545, 1546, 1547, Jules III l’an 1551 et 1552 et Pie IIII, 1562 et 1563. Traduit de latin en François par M. Gentian Hervet d’Orléans.

Vendu

Edition en partie originale du « Concile de Trente » (1545-1563) demandé par Charles Quint somptueusement relié à l’époque par le Grand Clovis Eve pour le jeune roi Louis XIII.

Précieux exemplaire, réglé, revêtu d’une très élégante reliure en maroquin de l’époque ornée d’un semé de flammes et de fleurs de lys, des armoiries et du chiffre du roi Louis XIII.

 

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UGS : LCS-18340 Catégories : ,

Paris, veuve Guillaume Chaudière, 1601.

In-12 de (1) f.bl., 348 pp., (19) ff. Cahier F mal relié avant le cahier D, déchirure transversale restaurée au f. Cv sans manque, ex libris manuscrit daté 1630 au verso du f. final. Exemplaire réglé. Maroquin brun olive, triple filet doré encadrant les plats, semé de fleurs de lis et flamèches dorées alternées, armoiries au centre des plats, traces de lacets, dos lisse orné de même avec le chiffre L couronné au milieu, tranches dorées. Reliure de l’époque de Clovis Eve.

149 x 79 mm.

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Edition en partie originale du Concile de Trente.

Ce concile fut convoqué par le pape Paul III suite aux demandes insistantes de Charles Quint pour répondre au développement de la Réforme protestante. Il s’est tenu en trois fois (1545-1549,1551-1552, 1562-1563).

Il devait permettre à l’Église d’opérer sa propre réforme et de réunir à nouveau les chrétiens. S’il eut effectivement le mérite d’abolir un certain nombre des abus de l’Église catholique et de réviser ses institutions, il aboutit plutôt à la séparation définitive des deux religions.

Cette traduction est l’œuvre de Gentian Hervet (1499-1584), humaniste catholique nommé chanoine de Reims en 1561 et l’un des seuls théologiens français qui assista aux séances du Concile.

Une réaction tardive à l’apparition du protestantisme.

Déjà au XVe siècle s’était fait sentir la nécessité d’une réforme profonde de l’Église et de ses institutions, mais Pie II avait écarté l’idée d’un concile général en 1460, ce que confirma Jules II en 1512 au concile du Latran (les vrais problèmes soulevés par la réforme protestante n’y avaient pas été abordés). La volonté de l’Église était en fait de ne pas précipiter les débats, d’éviter un concile de crise et de mener au contraire des réformes réfléchies et profondes.

En 1530, Charles Quint qui voyait son empire commencer à imploser sous l’effet des querelles religieuses annonça à la diète d’Augsbourg la tenue prochaine d’un concile. Craignant de se laisser dépasser, le pape Clément VII le convoqua peu après, mais sans préciser ni le lieu ni la date. Clément VII mourut en 1534 et ce fut son successeur Paul III qui le fixa au 27 mai 1537 à Mantoue. Cependant le duc de Mantoue ayant imposé des conditions trop contraignantes, on le reporta tout d’abord à Vicence, puis finalement à Trente, petite ville épiscopale du Tyrol italien.

Sessions 1 à 8 (13/12/1545 – 17/09/1547) :

Le pape s’assura que le fonctionnement du concile lui permettrait de contrôler et d’orienter les délibérations comme il l’entendait. L’assemblée des évêques (en majorité italiens) n’avait qu’à approuver des décisions débattues et proposées par des commissions nommées par les légats du pape. Autant dire que le pontife contrôlait tout.

Les premières sessions furent un échec en raison du décalage entre ce à quoi aspiraient les peuples et leurs souverains, et les sujets abordés par le concile. Les uns voulaient l’arrêt des abus de l’Église et des réformes complètes de ses institutions alors qu’on fit porter les discussions sur le choix des textes canoniques, sur la justification par la foi et sur les sept sacrements (mariage, baptême,…). En fait, l’Église précisait sa position face à la doctrine protestante d’une façon très tranchée, mais n’effectuait pas son autocritique. En 1547, les protestations répétées des prélats allemands envers l’autorité papale devinrent si violentes qu’elles amenèrent les légats à faire courir le bruit que la peste était aux portes de la ville, et qu’il fallait déplacer le concile à Bologne (qui bien-sûr se trouve plus au centre de l’Italie !). Charles Quint interdit à ses évêques de suivre le déménagement et faute de participants suffisamment nombreux, le pape dut prononcer la suspension du concile le 17 septembre 1549. Il mourut peu après.

Sessions 9 à 16 (01/05/1551 – 28/04/1552) :

Son successeur, Jules III fut prié par Charles Quint de rouvrir rapidement le concile, ce qu’il fit le 1er mai 1551. Les discussions portèrent sur l’Eucharistie, la pénitence, l’extrême onction, et sur des questions juridiques, tout en jetant l’anathème contre les thèses de Zwingli et Luther. A la demande de l’Empereur, quelques protestants furent invités et certains participèrent aux débats. La représentation de la Saxe arriva un peu plus tard avec à sa tête l’électeur Maurice de Saxe, mais contre toute attente, elle attaqua subitement les armées de l’Empereur qui dut prendre la fuite. Le concile fut dispersé et Charles Quint dut signer la paix de Passau, défavorable aux catholiques.

Sessions 17 à 25 (18/01/1562 – 04/12/1563) :

Le successeur de Jules III, le pape Paul IV se montra fort intransigeant et le concile dut attendre l’arrivée de Pie IV pour reprendre. Le refus des protestants et des Français de participer à un concile qu’ils trouvaient trop lié à Rome retardèrent à nouveau le début des séances. Elles reprirent le 18 janvier 1562 et portèrent sur les livres défendus, la communion et le sacrifice de la messe. L’Empereur demanda l’abolition du célibat des prêtres et la possibilité aux laïcs de tenir le calice, mais ces questions furent renvoyées à l’arbitrage du pape qui bien-sûr y était opposé. Les séances suivantes traînèrent en longueur, nouvelle tactique de l’Eglise pour faire taire l’opposition. L’ennui et le découragement des participants permirent l’adoption facile de décrets relatifs au célibat des prêtres, sur le purgatoire, sur l’adoration des saints et le culte des reliques, sur le jeûne, etc… La fin du concile fut proclamée le 4 décembre 1562, et les décisions furent confirmées par le pape en janvier 1564.

Bilan :

Les résultats du concile ne furent pas ceux souhaités par l’Empereur et les peuples de l’Europe. Le retour des protestants au sein de l’Église était manqué, et au contraire l’opposition entre les deux religions s’était précisée. Cependant, le concile eut le mérite de fixer la doctrine du catholicisme et d’abolir un bon nombre d’abus. Ses décrets furent acceptés presque sans réserve dans tous les pays d’Europe.

Précieux exemplaire, réglé, revêtu d’une très élégante reliure en maroquin de l’époque ornée d’un semé de flammes et de fleurs de lys, des armoiries et du chiffre du roi Louis XIII.

Louis XlII, dit le Juste, fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, né à Fontainebleau le 27 septembre 1601, succéda à son père le 14 mai 1610, sous la régence de sa mère, et fut sacré à Reims le 17 octobre de la même année, mais il ne fut proclamé majeur qu’en 1615. Il épousa le 25 décembre de la même année, à Bordeaux, l’infante Anne d’Autriche, fille de Philippe III d’Espagne. Triste et ombrageux, mais brave, il fut constamment dominé par des favoris et laissa le gouvernement d’abord à Luynes, puis en 1624 au cardinal de Richelieu qu’il soutint pendant toute sa vie quoiqu’il ne l’aimât pas. Après une lutte victorieuse contre les Protestants révoltés, et des campagnes contre le duc de Savoie, le duc de Lorraine, les Anglais, les Impériaux et les Espagnols, Louis XlII avait conquis l’Artois et le Roussillon, quand il mourut à Saint-Germain-en-Laye, le 14 mai 1643, laissant deux fils.

Louis XlII aimait les livres et les fit recouvrir par Clovis Eve d’abord et par Antoine Ruette ensuite.

La tendance à couvrir les volumes de semis, tantôt de fleurs de lis, tantôt de chiffres, tantôt des deux à la fois frappés alternativement, tendance déjà marquée sous le règne précédent, ne fait que s’accentuer sous Louis XIII ; il en résulte pour les reliures royales une sorte d’uniformité dans l’ornementation qui semble refléter, dans le domaine de l’art, l’unification et la centralisation de la France.

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