PANNIER Carnets de croquis de meubles et objets de décoration.

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Carnets de croquis par Henri Pannier

2800 meubles et objets d’ameublement dessinés entre 1870 et 1924. Un recueil unique du plus haut intérêt pour l’histoire du mobilier et des arts décoratifs français.

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UGS : LCS-13668 Catégorie :

PANNIER, H. Carnets de croquis de meubles et objets de décoration. [Paris], entre 1870 et 1924.

3 volumes in-folio oblongs de: I/ (4) ff., 118 pp., (4) ff.; II/ (4) ff., 137 pp.; III/ (2) ff., 51 pp., (4) ff. Les croquis de meubles sont dessinés de 4 à 23 par page, sur des pages blanches qui sont ensuite collées sur les feuillets plus épais des carnets. Chaque objet dessiné est légendé. Reliés en demi-vélin de l’époque à coins, dos lisses, pièces de titre de maroquin vert, étuis. Reliures de l’époque.

395 x 267 mm.

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Exceptionnel témoignage du commerce des meubles et objets d’ameublement à Paris à la fin du XIXe siècle et au tout début du XXe siècle. Recueil unique, bien complet de ses 2800 dessins originaux à la plume répertoriant plus de 2800 meubles vendus aux enchères entre 1870 et 1924.

Les frères Georges (1853-1944) et Henry ( ? – 1935) Pannier sont dès 1870 à la tête du somptueux magasin de meubles situé à l’angle des rues Scribe et Auber, le célèbre Escalier de cristal. Ils succédaient à leur père, Emile Augustin Pannier (1828-1892), homme du métier également puisqu’il était le fils d’un marchand faïencier.

La célèbre maison parisienne A l’escalier de cristal installée au Palais Royal fut crée en 1804 par la veuve Desarnaud, qui fut la première commerçante de son époque à proposer des pendules, candélabres et vases d’ornement associant le cristal taillé et le bronze doré. Son entreprise acquiert une grande notoriété car les objets qu’elle propose sont poussés à un haut degré de perfection. « L’Escalier de cristal » devient rapidement une image du luxe et de l’élégance parisiens. Pierre-Isidore Lahoche  acquiert à son tour le magasin en 1847. Plusieurs fois primé aux différentes expositions, l’Escalier de cristal devient une maison prestigieuse qui attire une clientèle d’amateurs fortunés du monde entier. Émile Augustin Pannier, qui épouse Célina Lahoche en 1852, devient le propriétaire de l’entreprise en 1866, agrandit le magasin en déménageant dans le même immeuble que le grand hôtel du nouvel opéra. C’est à ce moment là que l’on voit apparaître à l’Escalier de cristal les premiers meubles, qui sont des reproductions d’anciens, des compositions (pastiches librement interprétés des arts décoratifs du XVIIIème siècle) ainsi qu’une production de pendules et garnitures de cheminée. C’est à ses fils, Henry et Georges, vers 1885, que revient l’initiative de créer un département japonisant très à la mode à cette époque. Jusqu’en 1924 (la date de la fermeture définitive du magasin), les frères Pannier remporteront de multiples récompenses et médailles d’or aux expositions nationales, internationales et aux Expositions universelles.

« A partir de 1900, le magasin expose non plus dans les classes réservées aux arts du feu, mais dans celle consacrée aux bronzes d’art et d’ameublement, ce dont se réjouit le rapporteur de l’Exposition universelle d’alors : ‘MM. Pannier frères, dont la maison presque centenaire est connue sous le nom d’’Escalier de cristal’ exposent pour la première fois dans notre classe, bien qu’ils tiennent une place importante, et des meilleures, dans l’industrie du bronze et du meuble d’art’. Le même poursuit : ‘Qu’il s’agisse de simples reproductions d’anciens, ou de compositions interprétées de ces mêmes époques, leurs modèles sont toujours particulièrement bien choisis, le goût distingué, l’exécution parfaite ; un grand trépied brûle-parfums Louis XVI, une colonne marbre et bronze copiée au Louvre, quelques fines montures de porcelaines, sont des reproductions exactes ; notons, d’autre part, deux charmantes vitrines, l’une Louis XVI à figures de femmes, genre Clodion, l’autre de style Empire… et des montures de vases Louis XV et Louis XVI qui sont autant de compositions originales.’ Le témoignage est intéressant : il montre que l’Escalier de Cristal jouit toujours d’une solide réputation, et surtout que sa production mobilière en 1900 est chose reconnue […] Toujours soucieux de la qualité du matériau et du raffinement de l’exécution, l’Escalier de cristal se situe d’emblée dans la tradition des plus luxueuses productions de l’ébénisterie parisienne […] Les meubles de l’Escalier de cristal comptent assurément parmi les meilleures réussites d’un genre né de la quête d’un Orient imaginaire. Quête dont seule une élite fortunée pouvait se procurer les merveilleux résultats, un guéridon valant de 1000 à 1400 francs, une table de 1000 à 1500 francs, une étagère de 1200 à 1800 francs, un meuble à deux corps de 2800 à 6200 francs. Banquiers, magistrats, avocats, médecins et têtes couronnées représentent le gros de la clientèle de l’Escalier de Cristal. Cette clientèle reste profondément attachée et sensible aux prestigieuses réalisations du XVIIIe siècle, comme d’ailleurs les frères Pannier eux-mêmes, qui possédaient une importante collection de peintures et dessins de cette époque. » (P. Thiébaut, Contribution à une histoire du mobilier japonisant : les créations de ‘l’Escalier de Cristal’, dans la Revue de l’Art, 1989, n°1, pp. 76-83).

Les deux frères Pannier étendent donc l’activité du magasin au commerce du meuble à partir de 1870 et c’est Henry Pannier qui assure au sein de l’association fraternelle les responsabilités d’ordre artistique. Il prend l’habitude dès 1870 d’établir un croquis de chaque meuble ou de chaque objet  marquant vendu lors des grandes ventes publiques de l’époque, et de consigner ces dessins dans des carnets.

Proposant à la vente à la fois des créations et des reproductions, les frères Pannier présentent ainsi à leurs clients fortunés toute la gamme du mobilier à la mode à l’époque, leur offrant un large choix au moment de passer commande. Servant à la fois de modèles pour les reproductions et d’inspiration pour leurs créations, ces trois carnets de dessins présentent chacun une époque, un style de mobilier. Le premier carnet montre l’ensemble des productions de style Louis XIV et Louis XV, le second celles de style Louis XVI, et le dernier reproduit les objets d’époque Empire.

Henry Pannier répertorie ici plus de 2800 objets vendus aux enchères entre 1870 et 1924, date de la fermeture du magasin. Cet inventaire comporte une multitude d’objets variés, à savoir des tables et consoles, des sièges, des paravents, des pendules, des baromètres, des candélabres, des appliques et lustres, des vases, des sculptures, de l’orfèvrerie, des bureaux, des lits, des cadres, des chenets, des encriers, …

Henry Pannier accompagne chaque croquis du nom et de la date de la vente publique ainsi que du prix réalisé. Si l’objet repasse en vente ultérieurement, les nouvelles informations sont également notées. Les plus grandes ventes de meubles de l’époque y sont répertoriées, comme les ventes Delizy, Duplessis, Stein, La Béraudière, Hamilton, …

Un recueil unique et exceptionnel, entièrement dessiné à l’époque par le grand marchand de meubles parisien Henry Pannier. Il est du plus haut intérêt non seulement pour l’histoire du mobilier et des arts décoratifs français de la fin du XIXe siècle et du premier quart du XXe siècle, mais aussi par les informations qu’il procure sur le cadre de vie de l’élite européenne fortunée de l’époque.

Provenance : Henry Pannier avec son « ex libris parlant » sur le contreplat du premier volume.

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Auteur

PANNIER