RHODES, Alexandre de. Divers voyages et missions en la Chine, & autres Royaumes de l’Orient, Avec son retour en Europe par la Perse & l’Arménie.

Vendu

Précieux exemplaire de dédicace à la reine Anne d’Autriche (1601-1660) de l’édition originale des voyages en extrême Orient d’Alexandre de Rhodes (1591-1660).

De la bibliothèque du Château de Menneval avec ex-libris.

Rupture de stock

UGS : LCS-18042 Catégories : ,

Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1653.

In-4 de (2) ff.bl., (12) ff., 276 pp., 82 pp., 1 grande carte dépliante du Royaume d’Annam.

Maroquin rouge, large bordure ornée d’un semé comprenant fleurs de lys et chiffres couronnés, armoiries au centre, dos à nerfs orné de même, coupes décorées, roulette intérieure, doublure et gardes renouvelées, titre doublé sans manque de texte, tranches dorées. Reliure en maroquin de l’époque armorié et décoré.

233 x 173 mm.

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Précieux exemplaire de Dédicace offert à la reine Anne d’Autriche de cette rarissime édition originale des Voyages en Extrême-Orient d’Alexandre de Rhodes.
Cordier, Sinica, col 2080.

Il est orné d’une carte dépliante du royaume d’Annam, avec le Tonkin et la Cochinchine. Cette relation embrasse Goa, l’île de Salsède, Malacca, Macao, la Cochinchine, le Tonkin, le royaume de Mecassar, la Perse et l’Arménie.

Alexandre de Rhodes se destine à l’évangélisation du Japon et quitte Rome en octobre 1618 pour Lisbonne, alors principal port d’embarquement d’Europe pour les Indes orientales. Il apprend le portugais en attendant le départ, le 4 avril 1619, sur le « Sainte Thérèse », à destination de Goa. Parmi les quatre cents passagers de ce navire figurent d’autres missionnaires jésuites comme Jérôme Majorica, évangélisateur du « Tonkin » et de la « Cochinchine » et auteur prolifique de textes chrétiens en chù nôm.

Le navire passe le Cap de Bonne-Espérance le 20 juillet 1619 et atteint l’île de Goa le 9 octobre de la même année. Alexandre de Rhodes est accueilli par les jésuites installés à Goa depuis l’arrivée de François Xavier en 1542. Il va demeurer deux ans et demi à Goa et à Salsette où il tombe gravement malade. Il y rencontre le jésuite français Étienne de la Croix avec lequel il apprend une langue locale le kanara ou canarin. Le 12 avril 1622, il reprend le cours de son périple vers le Japon. Il s’embarque alors pour Malacca où il arrive le 28 juillet 1622 et doit patienter près de 9 mois avant de pouvoir reprendre la mer. En raison de l’intensification de la persécution des chrétiens au Japon et de la fermeture progressive du pays entamée dès 1612, ses supérieurs décident de l’orienter vers une autre destination : le centre du Viêt Nam où les pères Francesco Buzomi (1576-1639) et Diego Carvalho avaient établi une mission depuis 1615.

Après 18 mois passés entre Macao et Canton, Alexandre de Rhodes s’embarque avec cinq autres jésuites pour rejoindre Faifo, aujourd’hui Hôi An, un des principaux ports de ce qu’il appelle la Cochinchine. C’est un grand centre économique qui commerce avec les Japonais et les Portugais. II y arrive en mars 1626 et en quelques mois maîtrise suffisamment le vietnamien pour prêcher dans cette langue. Le 12 mars 1627, en compagnie du jésuite Pedro Marques, Alexandre de Rhodes embarque pour le Tonkin. II y est envoyé par ses supérieurs pour assister le jésuite italien Giuliano Baldinottiqui. Il éprouve de grandes difficultés à maîtriser le vietnamien. La première église du Tonkin est érigée non loin de Thanh Hóa. Néanmoins, la prédication se trouve vite compromise par le conflit qui éclate, motivé par l’opposition des missionnaires à la polygamie et avivé par des rumeurs d’espionnage propagées par les mandarins au service du roi. Placé en résidence surveillée à Hanoi en janvier 1630, Alexandre de Rhodes est banni en mai par l’empereur Trjnh Trâng, sous la pression de ses concubines. Ne pouvant rentrer en Cochinchine, d’autant plus défavorable aux religieux chrétiens qu’elle les

imagine devenus des espions du Tonkin, Alexandre de Rhodes retourne à Macao où il enseignera pendant près de 10 ans la théologie morale.

Entre 1640 et 1645, Alexandre de Rhodes entreprendra quatre voyages vers la Cochinchine comme supérieur des missions (janvier-septembre 1640, décembre 1640-juillet 1641, janvier 1642-septembre 1643, janvier 1644-juillet 1645). La plupart du temps, il devra travailler dans la clandestinité, en raison de l’hostilité des autorités locales. Expulsé de Cochinchine le 3 juillet 1645, il débarque à Macao 20 jours plus tard. En vue d’obtenir davantage de soutien de la part du Saint-Siège, on demande à Alexandre de Rhodes de partir à Rome plaider la cause des Missions d’Asie.

Parti de Macao le 20 décembre 1645, accompagné d’un jeune chrétien chinois, il n’atteindra Rome que le 27 juin 1649, après bien des vicissitudes. Arrivé à Rome, il expose la situation de l’Église en Cochinchine et au Tonkin et sollicite le soutien du Vatican pour l’établissement de missions auprès de la Propaganda Fide (Propagande de la foi). Il plaide pour la formation d’un clergé autochtone et réclame la nomination d’un évêque in partibus pour la Cochinchine et le Tonkin, s’opposant ainsi à la domination politique et religieuse de patronage portugaise, le padroado.

Il quitte Rome le 11 septembre 1652, chargé par la Propagande de trouver les personnes et les fonds nécessaires pour remplir sa mission. Il rejoint Paris en janvier 1653. Là, il rencontre le Père Jean Bagot, jésuite bien introduit dans les milieux du pouvoir qui avait été confesseur du jeune Louis XIV. C’est parmi les disciples du Père Bagot qu’il trouve des volontaires pour partir au Tonkin et en Cochinchine, notamment François Pallu qui sera l’un des trois vicaires apostoliques nommés en 1658 par le pape pour les missions d’Asie, acte fondateur des Missions étrangères de Paris (MEP).

D’autre part, la Compagnie du Saint-Sacrement, soutenue par Anne d’Autriche, Saint Vincent de Paul et Bossuet, donne les financements nécessaires au projet d’Alexandre de Rhodes. Mais ce projet risquait d’envenimer les relations entre le Pape, le roi du Portugal et la Compagnie de Jésus. Mis en disgrâce, il est envoyé en Perse en novembre 1654 où il s’initie immédiatement à la langue. C’est là qu’il meurt en novembre 1660.

Les haltes, dans l’itinéraire d’Alexandre de Rhodes, sont donc des occasions d’apprendre des langues. Alexandre de Rhodes connaissait 12 à 13 langues : le français et le provençal, ses langues maternelles, le latin, le grec, l’italien et l’hébreu, le portugais, l’espagnol, le canarin, le chinois, le japonais, le perse et le vietnamien, langues « qu’il pouvait presque toutes parler couramment » (Cadière 1915 : 239).

Précieux exemplaire de dédicace magnifiquement relié aux armes et chiffres de la reine Anne d’Autriche, entouré de la Cordelière de veuve, Louis xiii étant mort en 1643. Anne d’Autriche, par l’intermédiaire de la Compagnie du Saint Sacrement, finança pour partie les voyages d’Alexandre de Rhodes en Extrême-Orient.

Anne d’Autriche, fille aînée de Philippe III, roi d’Espagne, et de Marguerite d’Autriche, née le 22 septembre 1601, épousa le 25 novembre 1615, à Bordeaux, Louis XIII, roi de France. Devenue veuve le 14 mai 1643, elle fut déclarée régente par le Parlement le 18 mai et gouverna pendant la minorité de Louis XIV avec l’aide de Mazarin. Elle mourut au Louvre le 20 janvier 1666, ayant eu deux fils, Louis XIV et Philippe d’Orléans. Elle avait fondé le monastère et fait construire l’église du Val-de-Grâce où son cœur fut porté après sa mort. Elle fit de nombreuses libéralités au clergé régulier et séculier.

De la bibliothèque du Château de Menneval avec ex-libris.

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Auteur

RHODES, Alexandre de.