LA FONTAINE, Jean de Contes et Nouvelles en vers, de Monsieur de la Fontaine.

Prix : 35.000,00 

Édouard Rahir possédait deux exemplaires d’exception de cette édition originale collective de 1685 des Contes de La Fontaine.
L’un, décrit sous le n° 814 de son catalogue de vente, provenait des bibliothèques du Marquis de Ganay et de MM. Bocher. Vendu 5 300 F à la vente Rahir de 1935, il fut revendu 450 000 FF (68 500 €) en mai 2000, il y a 16 ans. Le second, celui présenté ici, le plus précieux fut vendu 6 000 F à la même vente Rahir du 20 mai 1937 (n° 1430).

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Amsterdam, Henry Desbordes, 1685.

2 tomes en 1 volume petit in-8 de : I/ 1 frontispice, (8) ff., 236 pp. ; II/ (4) ff., 216 pp., 58 figures. Qq. piqûres sans gravité. Maroquin rouge, dos sans nerfs orné à la grotesque, filet tranches dorées. Reliure ancienne de Derome le jeune.

158 x 98 mm.

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Edition originale collective des Contes de La Fontaine et première illustrée, du tout premier tirage sur les trois existants.

« Il existe trois tirages de cette édition sous la même date :

Dans le Premier, la p. 211 du tome I, contenant le début de la Dissertation sur la Joconde, contient 11 ll. de texte, alors qu’il y en a 16 dans les deux autres tirages. » (Tchemerzine).

« Ces Contes se caractérisent par leurs sujets gaillards, leur ton enjoué ; ils ne se donnent pas pour réalistes, mais mettent en scène des humains dans leurs travers, principalement en ce qui concerne l’amour. Considérés comme licencieux, ils furent censurés et interdits à partir de 1675. En fait, ils appartiennent à la tradition des poésies et récits « gaulois », à la verve rabelaisienne, enrichie d’emprunts aux conteurs italiens : Boccace, Machiavel, l’Arioste, l’Arétin. Ils constituent une part de la création de La Fontaine aujourd’hui sous-estimée, mais qui en son temps fit un de ses plus grands succès.

La tradition du conte humoristique, qui se développa en France au xviè siècle, connaît avec cette œuvre de La Fontaine à la fois une évolution et une sorte d’apogée. L’emploi du ton mondain teinté de galanterie fait que la gaillardise y est bien présente, mais nuancée dans la forme, et la brièveté est maniée avec prestesse, pour un public habitué au brillant de la conversation de salon, donc amateur de formes brèves. Ce genre ne connaîtra guère d’autres productions du même niveau dans les périodes suivantes. » (A. Vi.)

Publiée du vivant de l’auteur, cette édition originale est aussi la première illustrée. Elle contient 1 frontispice et 58 figures à mi-page gravées à l’eau forte par Romain de Hooghe.

Sept ans plus tard, La Fontaine, dangereusement malade, désavoua ses Contes et renonça aux profits de ce livre abominable.

Cette édition contient cinquante-huit Contes, soit la totalité de ceux composés par La Fontaine à l’exception des six qu’il publia, la même année, dans les Ouvrages de prose et de Poésie en collaboration avec Maucroix, et du conte Le Quiproquo qui ne parut qu’après sa mort.

L’illustration spirituelle de Romain de Hooghe, l’un des chefs-d’œuvre de l’artiste, est la seule contemporaine du texte ; Otto Benesh la désigne comme « one of the greatest illustrations of all times ».

Les Contes réunissent toute l’œuvre licencieuse de Jean de La Fontaine et par ordre du roi, la police fit supprimer le recueil.

Au moment où venait de paraître l’édition des Fermiers généraux de 1762, G. de Bure, dans sa Bibliographie instructive, consacrait plus de deux pages à la description de celle de 1685, la plus belle et la plus recherchée, par rapport aux figures de Romain de Hooghe dont elle est ornée... et dont malgré la nouvelle édition illustrée par Eisen, il faut néanmoins convenir que la plupart des Curieux la recherchent, et en font toujours beaucoup de cas.

Exemplaire de premier tirage.

Dans ce tirage de tête, les gravures sont d’une beauté remarquable.

L’un des rarissimes exemplaires conservés dans son élégante reliure en maroquin ancien de Derome le Jeune.

Il faut remonter au 20 Juin 1984 pour trouver sur le marché public un bel exemplaire. L’exemplaire Dennery, relié en maroquin rouge de l’époque, encadrement d’une roulette droite sur les plats, fut adjugé 45 000 € il y a 33 ans (Ader-Picard-Tajan, 20/06/84), prix considérable à l’époque.

Exemplaire unique d’ « Édouard Rahir » ainsi décrit sous le n° 1430 de sa célèbre vente du 20 mai 1937 : « Très bel exemplaire avec les figures du premier tirage, recouvert d’une jolie reliure de Derome ; il présente les particularités suivantes : à la place de la figure du Villageois qui cherche son veau, a été imprimée celle de La Mandragore, recouverte ensuite par la gravure du conte en premier tirage ; en tête du conte suivant, l’Anneau d’Hans Carvel, on a imprimé à tort la figure du conte du Villageois, mais cette inadvertance n’a pas été réparée. De la bibliothèque de Lord Gosford. »

Rahir possédait deux exemplaires d’exception de cette édition originale collective des Contes de La Fontaine. L’un décrit sous le n° 814 de son catalogue de vente provenait des bibliothèques du Marquis de Ganay et de MM. Bocher. Vendu 5 300 FF en 1935, il fut revendu 450 000 FF (68 500 €) en mai 2000, il y a 16 ans. Le second, celui présenté ici, le plus précieux, fut vendu 6 000 F le 20 mai 1937 (n° 1430).

Magnifique exemplaire à grandes marges (hauteur : 158 mm) provenant des bibliothèques Hildebrand avec ex-libris calligraphié ; Lord Gosford (ex-libris) ; Édouard Rahir (ex‑libris, n° 1430) ; F.M. Abdy (ex-libris).

 

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Auteur

LA FONTAINE, Jean de