Précieux et superbe exemplaire de dédicace sur grand papier offert par l’auteur, Dezallier d’Argenville, avec sa signature autographe, au Marquis Philibert d’Orry (16891747),
ministre d’État du roi Louis XV, orné de 172 portraits de peintres.
Paris, 1745.
Provenances : Dezallier d’Argenville (l’auteur) ; Philibert d’Orry (dédicataire,
ministre d’État du roi Louis XV) ; Jên Martin Partyet (Écuyer du roi Louis XVI) ;
André Gutzwiller.
Argenville, Antoine-Joseph Dezallier d’. Abrégé de la Vie des plus fameux peintres, avec leurs portraits gravés en taille-douce, les indications de leurs principaux ouvrages, Quelques Réflexions sur leurs caractères et la manière de connoître les desseins des grands Maîtres. Par M. *** de l’Académie Royale des Sciences de Montpellier.
Paris, chez De Bure l’Aîné, 1745.
2 volumes in-4 de : I/1 frontispice gravé, (4) ff., xlviii pp., 443 pp. ; II/ 1 frontispice gravé, (1) f., viii pp., 483 pp. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, armoiries au centre, dos à nerfs ornés, double filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure armoriée de l’époque.
260 x 190 mm.
Précieux exemplaire de Dédicace au marquis Philibert d’Orry, ministre d’État du roi Louis XV, offert par l’auteur avec sa signature autographe.
Somptueuse édition originale ornée d’1 frontispice dessiné par Latouche et gravé par Fessard, de bandêux, lettrines et culs-de-lampe et de 172 « portraits » in-texte. (69 + 103), gravés en taille-douce.
« Ouvrage estimé et devenu rare. » (Brunet, II, 522).
cette édition est préférable à celle de 1762 car les portraits sont ici en premier tirage, mentionne le bibliographe.
« Les épreuves sont de premier tirage et meilleures que dans l’édition suivante. » (Cohen, 91).
Dès sa jeunesse, Dezallier D’Argenville s’adonna à l’étude des bêux-arts, sous la direction du dessinateur Bernard Picart, du peintre De Piles et de l’architecte Leblond. En 1713, il fit un voyage en Italie, pour se perfectionner dans la connaissance de la peinture. Il voyagê aussi en Angleterre en 1728.
« Très proche du chancelier d’Aguessêu, sa fortune et son goût pour les sciences et les arts l’amenèrent à collectionner puis à publier des ouvrages sur ses sujets de prédilection. »
« Son « Abrégé de la vie de quelques peintres célèbres », parut en 1745, 2 volumes in-4. Les peintres dont d’Argenville a parlé dans cet ouvrage sont au nombre de 180. Quelque temps après il donna les « Vies » de plusieurs autres peintres dans un supplément remarquable par des vers qui, coupant de temps en temps le fil de la prose, jettent dans cette suite de l’ouvrage plus de variété. Les vers ne sont point de d’Argenville, c’est le chevalier de Laurès qui en est l’auteur. »
Magnifique exemplaire imprimé sur grand papier de Hollande avec les gravures en tirage somptueux et puissant, relié en maroquin rouge de l’époque aux armes du marquis Philibert D’Orry, (né à Troyes en 1689, mort dans son châtêu en 1747), alors Ministre d’État, Contrôleur Général des Finances, Directeur Général des Bâtiments du Roy, Commandeur et Trésorier de l’Ordre du Saint-Esprit. Issu d’une famille de Gentilhomme Verrier. Son père, s’enrichira considérablement durant la Guerre de la Succession d’Espagne, jusqu’à s’occuper des finances du roi d’Espagne.
Philibert d’Orry, après avoir été Capitaine de Cavalerie, puis Conseiller au Parlement de Paris en 1715, Intendant à Lille, à Soissons et en Roussillon entre 1722 et 1728, va devenir, grâce à la protection du Cardinal De Fleuri, Contrôleur Général des Finances en 1730 et des Bâtiments du Roi en 1736. Financier habile et intègre, il va durant 15 ans, rétablir les finances du royaume, en s’inspirant de son prédécesseur, Jên-Baptiste Colbert, natif comme lui de Troyes. Il fit terminer le Canal de Crozat, favorisa la Manufacture de porcelaine de Vincennes (aujourd’hui Sèvres), réformant, la Compagnie des Indes, il développa le commerce avec le Canada, les Indes, il protégê, aussi, l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1737, tout cela lui attira la haine et la jalousie de la Cour. Mais n’écoutant que son Devoir, il fit achever ‘la triangulation’ de la France, et instaura la ‘Corvée Royale’ pour la construction et l’entretien des routes et chemins à travers la France, etc…
Confronté à l’ambition et à l’opposition de Madame de Pompadour, qui voulait placer ses amis au Pouvoir, en 1745, il fut tenu de démissionner et de se retirer dans son châtêu de la Chapelle Geoffroy, à Saint-Aubin dans l’Aube.
Il y mourut 2 ans après, en 1747, sans avoir pu revenir à Paris.
Un volume de supplément, paru en 1752 est joint à l’exemplaire (également relié en maroquin rouge de l’époque).
En 2002, il y a 22 ans, ces deux volumes aux armes de Maurepas, non offerts par l’auteur furent vendus 25 000 € et en 2006, ces mêmes volumes non armoriés furent vendus 17 000 €.