VALADES (Didaco) Tlaxcala (1533-1582) Rhetorica Christiana ad concionandi, et orandi vsvm acj commodata, vtrivsq[ue] facvltatis exemplis svo loco insertis ; qvae qvidem, ex Indorvm maxime de prompta svnt historiis. Vnde praeter doctrinam, svmâ qvo qve delectatio comparabitur. Avctore Rdo. admodvm P. F. Didaco Valades totivs ordinis fratrvm minorvm | regvlaris observantiae olï procvratore generali in Romana Curia.

Prix : 25.000,00 

“The Rhetorica Christiana is an extraordinary combination of Old World erudition and New World anthropoloy (…) his Rhetorica Christiana is almost certainly the first book written by a native of Mexico to be published in Europe” (Don Paul Abbott, Rhetoric in the New World, 1996, pp. 41 et suivantes).
Très curieuse illustration dessinée et gravée sur cuivre par l’auteur lui-même, comprenant 26 gravures dont 12 hors texte, mêlant figures, mnémoniques ou bien relatives aux mœurs et usages des Indiens du Mexique. Parmi celles-ci, signalons une remarquable planche dépliante montrant une vue de Mexico avec au centre un rituel de sacrifice humain.

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An°. Dni. M. D. LXXVIIII. Cvm licentia svperiorvm  Sanctissimo. D. nô. D. Papa Gregorio XIII dicata Ano Dni. 1579. [Colophon:] Perusia. \ Apud Petrumiacobum Petrutium. 1579.

In-4 de (10) ff. (titre gravé, avec les armes de Grégoire XIII à qui le livre est dédié et la date de 1579, dédicace, préface, index), 378 pp. dont 7 planches à pleine page, (8) ff., (1) f.bl., 9 planches hors texte dont 1 dépliante (placée entre les pages 168 et 169, elle représente le sacrifice humain des anciens Mexicains), chaque page avec encadrements de deux filets, 26 figures gravées sur cuivre par l’auteur, entre les pages 298 et 299 il y a un tableau plié qui n’a pas été conservé.

Vélin souple, traces d’attaches, mention Double écrite à l’encre sur le premier plat, dos lisse portant le titre calligraphié au dos en long, début du titre inscrit à l’encre sur la tranche supérieure. Reliure de l’époque.

242 x 174 mm.

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Edition originale d’une insigne rareté de ce précieux Americana qui constitue à la fois un manuel remarquable à l’usage des missionnaires de la Nouvelle-Espagne et une description de la culture des anciens mexicains.

Harvard/Mortimer Italian 510; Medina BHA 259; Sabin 98300; Palau 346897 ; Adams V-18; Esteban J. Palomera, Fray Diego Valadés, o.f.m., Evangelizador Humanista de la Nueva España (repr. 1988), passim; Chiappelli et al., First Images of America; Catholic Encyclopedia, s.v. Valadés; Leclerc n°1513.

Scarce first edition of one of the most interesting documents for the evangelization of colonial Mexico and the region’s literary and graphic culture, of special interest for its conflation of the Renaissance memory treatise and Native American picture scripts. The son of a conquistador and a Tlaxaca Indian (thus making him one of the first mestizos), Valades is the first Mexican to be published in Europe.

« The Rhetorica Christiana is an extraordinary combination of Old World erudition and New World anthropology (…) His Rhetorica Christiana is almost certainly the first book written by a native of Mexico to be published in Europe (Don Paul Abbott, Rhetoric in the New World, 1996, pp. 41 et suivantes ).

“The most elaborate theoretical attempt to exploit the indigenous mnemonic systems was Diego de Valadés’s Rhetorica christiana, an exhaustive manual on Indian, or more precisely Mexican, culture and on the ways it could be exploited by the missionary in his constant struggle to establish communication with his charges. Most Indian groups, argued Valadés, although ‘rude and uncultured (crassi et inculti)’ had nevertheless contrived a means of conveying messages through ‘arcane modes’, using what he calls ‘figures of the sense of the mind’. These functioned, or so he thought, as the Egyptian hieroglyphs (which until the late eighteenth century were believed to be purely symbolic)” (Anthony Pagden, The fall of natural man, p. 189).

A number of the chapters relate to America and to Native Americans.

Ce volume est le témoin des relations directes qui unissaient Rome et le Nouveau Monde.

Très curieuse illustration dessinée et gravée sur cuivre par l’auteur lui-même, comprenant 26 gravures dont 12 hors texte mêlant figures, mnémoniques ou bien relatives aux mœurs et usages des Indiens du Mexique. Parmi celles-ci, signalons une remarquable planche dépliante montrant une vue de Mexico avec au centre un rituel de sacrifice humain (cette planche est placée à l’envers dans notre exemplaire).

The plates afford a rich example of the strange admixture of colonial culture in which the oddly familiar mnemonic alphabets from contemporary editions of Dolce are filled with Indian motifs, or the Crucifixion of Dürer is transplanted to Mexican soil.

Né en 1533 à Tlaxcala à l’est de Tenochtitlan, d’un père-conquistador, Diego de Valadés appartient à la deuxième génération de missionnaires au Mexique. Frère de l’ordre des Franciscains, il passa plus de vingt ans à prêcher et écouter les confessions des Indiens. De 1558 à 1562, il participa à la mission d’évangélisation des Chichimèques, peuple semi-nomade vivant au nord du pays. Après avoir enseigné dans diverses écoles franciscaines, il fut appelé à Rome où il occupa la charge de procureur général de son ordre monastique. En 1579, il alla à Pérouse afin de superviser la publication de son livre, puis mourut quelques années plus tard vers 1582.

« La Rhetorica Christiana est un ouvrage fort bien écrit et rempli de notions intéressantes sur les indigènes du Mexique. Les pages qu’il consacre à l’examen de leurs arts et de leurs sciences et ce qu’il dit (le P. Valades) de la variété de leur système graphique, prouve qu’il les connaissait bien et qu’il avait su les apprécier. » Brasseur de Bourbourg.

Valadès a édité l’important ouvrage Rhetorica Christiana à Pérouse en 1579 dans lequel il résumait les arguments théologiques sur la nature des indigènes et leur capacité à apprendre et à pratiquer le christianisme. Il y abonde dans les méthodes missionnaires des ordres mendiants et les méthodes qu’ils utilisent pour évangéliser, ce qui constitue l’objet principal de plusieurs de ses gravures, destinées à illustrer des aspects de cette manière de prêcher, comme les gravures 9 et 10, dans lesquelles il reproduisait l’alphabet mnémotechnique de Ludovico Dolce, et le onzième, dans lequel il présentait celui que les missionnaires espagnols avaient élaboré pour enseigner l’alphabet latin aux indigènes, ou 19, intitulé Enseignement religieux aux Indiens à travers des images,  peut-être la plus célèbre d’entre elles, qui montre le prédicateur en chaire expliquant à un groupe d’indigènes une série d’images avec des scènes de la Passion du Christ qu’il désigne avec un bâton ou un pointeur.

Valadès était le fils du conquistador homonyme Diego de Valadés – originaire d’Estrémadure en Espagne et qui faisait partie de l’expédition Panfilo de Narvaez – et d’une femme indigène de Tlaxcala. Eduqué à Mexiso, il fut disciple et secrétaire de Fray Pedro de Gante, auprès de qui il apprit l’art de la gravure et du dessin à l’école qu’il dirigea au couvent de San Francisco de México.

« A partir de 1568 s’installe à Rome un intérêt particulier pour le Nouveau Monde, qui peine à s’organiser en structures et en réseaux, mais qui profite du caractère fondamentalement centripète de la ville de Rome pour reconstituer des milieux tournés vers l’Amérique, à la faveur de l’activité particulière à Rome d’un visiteur disposant d’une expérience américaine, comme ce fut le cas avant Valadés pour Alonso Maldonado de Buendia, franciscain, et après Valadés pour José de Acosta, jésuite. Il était donc possible pour le Saint-Siège de s’informer directement sur le Nouveau Monde grâce à une série de personnages dont une typologie est dressée. Cet intérêt romain pour le Nouveau  Monde était un prélude à une action diplomatique directe, toujours mise en échec par Philippe II, ainsi que le prouve la  longue affaire de la nonciature apostolique de Mexico, finalement avortée et remplacée d’abord par l’entrée des diocèses américains dans le cycle des visites Ad Limina en 1594, puis par la création de la congrégation De Propaganda  Fide. Cette curiosité avait donc une traduction politique et institutionnelle, au-delà de la seule histoire culturelle des relations entre l’Europe et l’Amérique, d’autant que les cardinaux eux-mêmes faisaient entrer ces questions dans une perspective d’histoire globale en liant l’argent des Amériques avec la guerre des Flandres, et en prolongeant leur horizon vers l’Asie des Indes orientales, où les Ibériques étaient également présents.

Quant à la reconstitution de la trajectoire intégrale de Diego Valadés depuis sa naissance à Tlaxcala jusqu’à sa mort encore indéterminée (à Rome ou à Anvers, mais certainement pas en Nouvelle- Espagne), si elle a d’abord permis de visiter et d’animer les milieux américanistes de Rome, elle a aussi voulu faire avancer l’histoire des mobilités au sein des mondes ibériques. En effet, à peine arrivé à Seville depuis Mexico, Valadés se précipite à Paris en 1572 ; une fois arrivé à Rome, en 1575, il semble ne plus vouloir en partir, puisque, même expulsé en 1577 il se met à la controverse antiprotestante pour répondre à une commande du cardinal Sirleto qui le protège » (Boris Jeanne).

« The plates and illustrations were drawn and engraved by the author. Some of them represent in their backgrounds Mexican scenes with which the artist was familiar. That there were two or more issues is shown by the plates. The NYP. copy has 8 plates on 7 leaves. In the H. and JCB. copies the plate with the heading “Hierarchia Ecclesiastica” has on its verso another symbolical engraving with the word “Meritorum” inscribed in one of the blank spaces. In the NYP. copy the verso is blank.

The allegorical engraving, which in the list of plates on the last printed page is called “figura Matrimonij & Mechorum,” in the JCB.copy is on the verso of the leaf, and in the H. copy on the recto, both copies having on the back another symbolical engraving with a scroll at the top and the inscription “EGo sum Alpha et 0 ” The recto of the “fIgura Matrimonij & Mechorum” in the NYP. copy is blank. The leaf, which together with this forms a signature, in the H. and JCB. copies is another plate, with inscription beginning “Vulnificum fuso …,” while in the NYP. copy it is blank.

Medina’s Bib. hisp. amer., no. 259, describes two variant issues of the folded table. In one there is a vignette in the lower left corner. In the other there is the following imprint in this corner: Perusia, Apud Petrumiacobum Petrutium, MDLXXIX Permiss Superiorum F. Duidaco Valades. Fratrum Minorum regularis observantia Auctore. The H, JCB, and NYP copies have the vignette.

For a list of chapters relating to America and the American Indians, see Medina.

Graesse’s « Trésor de livres rares et précieux », volume 6, 1867, p. 235, notes a second edition with additions, printed in 1583. Appleton mentions a Rome, 1587, edition » Sabin, vol 26, page 201.

Précieux exemplaire conservé dans son vélin souple de l’époque portant le titre manuscrit à l’encre sur la tranche supérieure et calligraphié au dos en long.

Il porte la mention manuscrite Ex libris Oratorii Dei Jesu Domus Avenion en début de volume.

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Auteur

VALADES (Didaco) Tlaxcala (1533-1582)

Éditeur

An°. Dni. M. D. LXXVIIII. Cvm licentia svperiorvm Sanctissimo. D. nô. D. Papa Gregorio XIII dicata Ano Dni. 1579. [Colophon:] Perusia. \ Apud Petrumiacobum Petrutium. 1579.