Carte manuscrite de 81 x 80 cm sur papier de murier, entièrement coloriée à la main à l’époque, repliée entre des couvertures de papier bleu d’origine et conservée dans un étui de protection de cuir noir moderne. Le texte est en chinois classique. Cachet rouge d’un ancien propriétaire en caractères chinois dans l’angle inférieur droit de la carte.
Echelle: la carte présente un degré de précision élevé puisque 1 cm représente 100 Li (approximativement 85 km). Très bon état de conservation.
Superbe et unique carte manuscrite de la Chine réalisée vers 1780, sous la puissante dynastie Qing, qui montre toute l’étendue de l’Empire alors à son apogée.
Aucune bibliographie ne semble mentionner notre carte, qui est probablement unique et qui ne semble pas avoir été publiée.
Cette carte présente un intérêt historique majeur car elle fut tracée vers 1780, pendant l’âge d’or de la civilisation chinoise, alors que les frontières de l’Empire sont plus étendues que jamais.
En effet, les règnes de Yongzheng (1723-1735) et de Qianlong sont considérés comme le zénith de la puissance de l’Empire Qing, qui s’étendait alors sur 13 millions de kilomètres carrés.
Qianlong (1711– 1799), le quatrième empereur de la dynastie Qing, régna officiellement sur la Chine du 18 octobre 1735 au 9 février 1796.
Son règne est considéré comme l’âge d’or de la civilisation chinoise, l’apogée de la dynastie Qing. L’empereur, homme d’état ambitieux et conscient de son devoir, élargit les frontières de l’empire chinois en direction de l’Asie centrale. Poète, peintre accompli et maître de la calligraphie, il promut le développement de la culture chinoise dans tout l’empire. Collectionneur averti, il rassembla une des plus importantes collections d’art au monde. Il fonda la bibliothèque des quatre trésors, Siku Quanshu, afin d’établir la plus grande collection de livres de toute l’Histoire de la ChineistoiµHi. Ce fut pour la Chine une période faste d’expansion territoriale et de stabilité intérieure.
Sous Qianlong, l’empire chinois s’étendit considérablement, en particulier en Asie centrale. Il atteignit les 13 millions de kilomètres carrés, taille qu’il n’avait encore jamais eue et qu’il ne retrouvera pas par la suite. Le Turkestan chinois fut incorporé à l’Empire et renommé Xinjiang, tandis qu’à l’ouest, la vallée de l’Ili était conquise.
Notre carte est en outre remplie de détails géographiques et historiques superbement calligraphiés en chinois classique.
La légende indique les distances depuis Nagasaki et donne une multitude de détails sur toutes les provinces chinoises et les pays limitrophes. Elle fournit également des informations sur les populations des pays voisins, les Philippins, les Vietnamiens, les habitants de Java, …
L’artiste emploie des couleurs variées pour distinguer les diverses provinces de la Chine ainsi que les pays limitrophes.
Certains éléments représentés sur la carte offrent un intérêt tout particulier:
– La Grande Muraille, du nord-est au nord-ouest, est très clairement illustrée.
– Le Désert de Gobi, dans la partie nord et nord-ouest de la carte.
– L’illustration de l’embouchure du grand Fleuve Jaune, est d’un intérêt particulier. Le long fleuve, berceau de la civilisation chinoise, est connu pour avoir changé plusieurs fois son cours depuis l’antiquité. De nos jours, il se jette dans la Mer de Bohai au nord de la province de Shandong. Cependant, sur notre carte, ainsi que sur d’autres cartes de la même époque l’embouchure du fleuve se situe plus au sud dans la province de Jiangsu.
– Le Lac Dongting, dans la province de Hunan, la plus importante source d’eau douce de la Chine.
– La plus importante montagne sacrée du Taôisme, Dong Yue Dai Shan, que tous les chinois espèrent pouvoir escalader un jour.
– La Corée, et le fleuve Yalu, la frontière entre la Chine et la Corée.
– Le Japon et la Mer du Japon au nord est.
– Taiwan.
– Au nord la Mongolie, au sud-ouest le Viêt-Nam, la Malaisie, Java, les Philippines…
Superbe et unique carte manuscrite de la Chine, entièrement coloriée à la main à l’époque et dans un parfait état de conservation, révélant l’étendue du puissant Empire chinois au milieu du XVIIIe siècle.
