Nurnberg, 1673 (1661).
1 titre-frontispice à la date de 1661, (1) f. de titre, (4) ff., 44 pp. de texte explicatif, 154 superbes estampes à pleine page.
[Relié avec] : II- Boeckler. Architectura Curiosa Nova.
Nuremberg, Paul Fursten, 1664.
4 parties en 1 volume in-folio de : I/ 1 frontispice, (3) ff., 32 pp., 4 estampes à pleine page ; II/ (1) f., 14 pp., 71 estampes sur 44 planches à pleine page ; III/ (1) f., 26 pp., 120 estampes sur 116 planches à pleine page, dont 1 repliée ; IV/ (1) f., 29 pp., 36 estampes à pleine page.
Soit deux œuvres reliées en 1 volume in-folio, plein vélin ivoire, dos lisse, tranches bleues. Pure reliure allemande de l’époque.
335 x 225 mm.
I- Édition originale de ce spectaculaire traité d’inventions mécaniques de Boeckler, avec titre de relais à la date de 1673.
Brunet, I, 1024.
« George-André Boeckler, mécanicien allemand, était architecte de la ville de Nuremberg ; il publia en allemand un recueil de moulins et autres inventions de mécaniques. Ce recueil reproduit, avec des augmentations considérables, toutes les inventions de moulins que Strada de Rosberg avait publiées en 1618 et 1629. Quoique beaucoup de ces machines ne soient que des projets, et que, dans le nombre, il s’en trouve d’inexécutables, ou qui n’offriraient qu’un résultat désavantageux si on les soumettait aux calculs de la dynamique, il en est plusieurs qui décèlent un véritable génie. Il est fâcheux que le texte explicatif soit si concis, qu’il laisse presque tout à deviner. Encouragé par le succès de cet ouvrage, il composa le texte de l’ « Architectura Nova ».
Avec un sens artistique manifeste, l’architecte illustre en 154 superbes planches en taille-douce les inventions mécaniques les plus variées.
Plusieurs de ces estampes sont des projets conçus par l’auteur avec une imagination débridée et une réelle connaissance des mécanismes dans les inventions proposées.
La dernière planche de l’ouvrage, qui manque souvent, est du plus haut intérêt car elle représente une pompe à incendie dirigée par 7 hommes en action, invention allemande toute récente créée en 1658 par l’ingénieur allemand Hans Hautsch.
La planche 5 présente une machine à fabriquer de l’encre pour les impressions de gravures sur cuivre.
II- Première édition du traité baroque de Boeckler consacré aux jardins, châteaux et fontaines et rédigé en allemand.
Berlin catalog, II, 3577-3579 ; Brunet, I, 1024 ; Catalogue of the Avery Architectural Library, p. 996; Cicognara, n°886.
Encouragé par le succès de son Theatrum machinarum, Boeckler composa le texte de l’Architecture hydraulique que Paul Furst, libraire de Nuremberg, publia en 1663, et que J.C. Sturm traduisit en latin l’année suivante sous le titre Architectura curiosa nova.
C’est l’ouvrage le plus important de Boeckler, celui qui consacra sa renommée.
Avec un sens artistique manifeste, l’architecte illustre en 200 superbes planches en taille-douce les fontaines, jets d’eau, grottes, bassins, labyrinthes et pavillons des plus beaux jardins de l’époque baroque en Italie, France, Angleterre ou Allemagne. Plusieurs de ces estampes sont des projets conçus par l’auteur avec une imagination débridée et une réelle connaissance des mécanismes de l’hydrostatique dans les inventions
Dans son texte Boeckler développe d’ailleurs la théorie de l’hydrostatique et son application aux fontaines et jets d’eau représentés. »
La dernière des 4 suites en 36 estampes est consacrée à la représentation de beaux châteaux européens auxquels sont associés des labyrinthes de jardins.
Une grande planche dépliante à la fin de la partie III est consacrée à une grande fontaine de Nuremberg. Orné d’un titre séparé en noir et rouge pour chacune des 4 parties, l’ouvrage est orné d’un grand titre-frontispice général architectural et allégorique signé Abraham Aubry.
« Non e comune il trovarne esemplari ben conservati in Italia » (Cicognara).
L’œuvre de Boeckler est ainsi analysée dans la « Bibliothèque germanique » :
« George André Boeckler, architecte et ingénieur Allemand, publia dans cette langue en 1661 à Nuremberg, in folio, un Theatrum Machinarum novum qui ensuite a été traduit en latin en 1686 par un nommé Schmitz & imprimé à Cologne. Dans ce Théâtre on ne voit presque que les Machines publiées en 1618 par Octavien de Strada ; Boeckler y a ajouté les Statuts de l’Empire touchant les Moulins, qui se trouvent aussi dans la collection de Zeifing, dont on vient de faire mention. Le livre des Machines de Jaques Besson imprimé à Paris en 1578 est du même goût, aussi bien que celui d’Augustin de Ramelli, ingénieur de Henri III Roi de France et de Pologne, publié in folio en Italien & en françois l’an 1588, à Paris, & traduit ensuite en Allemand à Leipzig l’an 1620. Tous ces livres proposent des manières de construire des aqueducs, des fontaines, des pompes, des jets d’eau, des syphons pour éteindre le feu, des moulins à eau & à vents, d’autres qu’on fait tourner à force de bras, ou avec les pieds, il y en a qu’on fait agir par des contrepoids, d’autres où l’on se sert de chevaux. Ces moulins ne sont pas tous pour le même usage, il y en a qui servent à moudre le blé, d’autres sont pour faire du papier, pour le salpêtre, pour broyer des couleurs, pour polir le marbre, pour scier le bois ou la pierre, pour les Foulons, pour les Drapiers, des presses d’imprimeurs d’images, etc. Il y a enfin des Machines pour élever de grands fardeaux, d’autres qui servent à l’attaque & à la défense des places, dans la construction des édifices, etc. Quoi que toutes ces Machines si utiles soient représentées dans ces livres scénographiquement ou en élévation, on peut cependant dire qu’ils ne sont pas d’un grand usage pour un machiniste, car une partie de ces machines sont fausses, ou bien elles sont aujourd’hui poussées à un plus haut point de perfection. D’ailleurs, la proportion des parties, dans lesquelles consiste proprement l’âme de la Machine, n’y est point enseignée ; de sorte que ces représentations ne peuvent avoir d’utilité, que pour apprendre à appliquer une puissance aux machines pour mettre les corps en mouvement… »
Superbe exemplaire à grandes marges réunissant deux œuvres importantes de George Boeckler conservé dans sa séduisante reliure en vélin de l’époque.