LA CALPRENEDE, Gauthier de Costes de Cléopâtre, dédiée à Monseigneur le Duc d’Anguyen. Première-Douzième partie.

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Cléopâtre imprimée en 1649-1658 conservée en vélin de l’époque.

« La recherche contemporaine redécouvre La Calprenède comme un des grands romanciers du XVIIe siècle, à la fois dans sa volonté de créer un véritable roman historique et dans sa conception de héros que la générosité et la sensibilité animent. Et l’auteur dramatique, jugé fécond et original, attire lui aussi à nouveau l’attention tant par ses efforts pour renouveler le théâtre grâce à des sujets modernes que par la puissance d’émotion qui se dégage de ses tragédies. » (E. Seillière. Rev. J. S. )

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UGS : LCS-17510 Catégorie :

Suivant la copie imprimée à Paris, 1648. Paris, Leyde, Jean Sambix, 1654-1653-1654-1654-1649-1653-1653-1657-1657-1658-1658.

Soit 12 parties reliées en 6 volumes in-12 de : 304 pp., dont un frontispice, 312 pp., 352 pp. (pte. galerie de vers en marge des pp. 43 à 75 et 159 à 171), 368 pp., 336 pp., 352 pp., 380 pp., (2) ff. bl., 360 pp., 336 pp., 315 pp., 352 pp. (mal ch. 362), 376 pp. Vélin rigide crème à recouvrement, dos lisses avec tomaisons à l’encre. Reliure de l’époque.

154 x 94 mm.
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L’une des deux éditions de référence, rarissime complète, décrites par les bibliographes, « la plus jolie des deux » mentionne Brunet, de Cléopâtre, le chef-d’œuvre de La Calprenède, (1610‑1663), « l’un des grands romanciers de langue française du XVIIe siècle ». (E. Seillière)

Deux premières éditions virent le jour à cette époque, l’une, l’originale, fut imprimée à Paris en 12 volumes petit in-8 entre 1646 et 1657.

Tchemerzine écrit (III, p. 828) : « Nous n’avons pu trouver un exemplaire homogène de ce roman fameux à son époque. La Bibliothèque Nationale possède un exemplaire de la 1ère partie [1646], (sur 12), auquel manque le titre. »

L’autre, imprimée pareillement en 12 volumes in-8 par Bonaventure et Abraham Elsevier –1648-1658 – tout aussi rare est, selon Brunet, « plus jolie » mais les rarissimes exemplaires complets sont tout aussi composites.

Pour ces deux premières éditions le nombre de feuillets de texte et de titre varie selon les exemplaires (voyez à ce sujet la description des exemplaires de La Sorbonne et de la bibliothèque de Versailles donnée par Tchemerzine). Chacune des douze parties de notre exemplaire reliée à l’époque est bien complète du texte et des douze feuillets de titre. Les exemplaires ainsi complets sont de la plus insigne rareté.

Gautier de Costes, sieur de La Calprenède épousa en 1646 une précieuse assez connue de l’époque, Madeleine de Lyée, sur laquelle Tallemant de Réaux conte d’horrifiantes histoires et qui le rendit fort malheureux jusqu’à leur séparation. Il mourut en 1663 selon la Gazette rimée de Loret.

Sa vocation véritable ne lui fut révélée que vers 1642, année qui vit publier la première partie de sa Cassandre. Ce roman plut au Grand Condé qui accepta la dédicace du second, Cléopâtre (1647). J’ai su, écrivait l’auteur au prince, que mon « précédent ouvrage doit sa plus grande réputation au bonheur qu’il a eu de vous divertir, qu’on vous a vu plusieurs fois donner des heures, dans la tranchée, aux volumes de « Cassandre » et que vous avez voué à sa lecture une partie des nuits qui ont succédé aux grandes journées que vous avez rendues fameuses par vos victoires. » – Le troisième roman de La Calprenède, Faramond (1661) a subi l’influence des succès de Madeleine de Scudéry.

La Fontaine rangeait les romans de La Calprenède parmi les plus beaux de son temps.

Madame de Sévigné jugeait ainsi les romans de La Calprenède : « Je ne laisse pas de m’y prendre comme à la glu. La beauté des sentiments, la violence des passions, la grandeur des événements et le succès miraculeux de leurs redoutables épées, tout cela m’entraîne comme une petite fille. » Et elle ajoute que, près d’elle, La Rochefoucauld pense de même.

Les recherches sur le roman que la critique moderne a entreprises ont permis de redécouvrir La Calprenède comme un des grands romanciers du XVIIe siècle, à la fois dans sa volonté de créer un véritable roman historique et dans sa conception de héros que la générosité et la sensibilité animent. Et l’auteur dramatique, jugé fécond et original, attire lui aussi à nouveau l’attention tant par ses efforts pour renouveler le théâtre grâce à des sujets modernes que par la puissance d’émotion qui se dégage de ses tragédies. (E. Seillière. Rev. J. S.)

La Calprenède, romancier ; Mazarin, premier ministre de Louis XIV : ces deux carrières couvrent presque exactement la même période. Le premier des trois romans de La Calprenède, Cassandre, commence à paraître en 1642, quatre mois avant la mort de Richelieu, date qui marque le début de l’ascension de Mazarin. Le dernier, Faramond, commence à paraître une semaine après la mort de Mazarin en 1661, et trente mois plus tard La Calprenède lui-même est mort, n’ayant achevé que sept parties de son roman sur douze projetées. Ces deux carrières s’étendent donc sur une des périodes les plus importantes pour l’évolution politique de la France, une période qui a vu la transition de ce qu’on a appelé l’État baroque à l’État classique, la Fronde marquant un moment de rupture décisif pour la mentalité des Français.

Dans chacun de ses trois romans, Cassandre, Cléopâtre, Faramond, La Calprenède reste fidèle à une formule empruntée aux romans de Chevalerie.

« Depuis 1630, ceux qui s’opposaient à la politique de Richelieu se réclamaient des anciennes libertés des Français, celles de la noblesse, des Parlements, du peuple. La raison d’État préconisée et pratiquée par le cardinal leur semblait un assaut intolérable à l’ordre naturel de la société. Selon les apologistes de Richelieu, par contre – Sirmond, Hay du Chastelet, Guez de Balzac et autres – l’éthique noble, les prétentions des Parlements masquaient des intérêts collectifs qui nuisaient le plus souvent à l’intérêt de l’État. Après la nomination de Mazarin au ministériat, puis progressivement pendant et après la Fronde, les effets de cette lutte idéologique se faisaient sentir à tous les Français, modifiant profondément leur conception de la politique. C’est cette évolution des attitudes du public que La Calprenède reflétait dans ses romans, raffinant son analyse du rapport entre l’individu et le pouvoir au fur et à mesure des changements qu’il pressentait.
Après l’échec de la Fronde et devant la nécessité de créer une nouvelle relation entre monarque et sujet, il fallait reconnaître, dans la Cléopâtre, que les valeurs morales pouvaient se réconcilier avec l’ordre politique. »

Un des personnages de Cléopâtre a définitivement fixé l’empreinte de cette œuvre dans la littérature française en devenant l’objet d’un proverbe : « Fier comme un Artaban. »

Magnifique exemplaire complet, très pur, conservé dans ses élégantes reliures en vélin à recouvrement de l’époque.

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Auteur

LA CALPRENEDE, Gauthier de Costes de