Paris, Pitois-Levrault, 1839.
Texte in-8 (209 x 122 mm) de xv pp, 735 pp., et atlas in-4 carré (278 x 240 mm). Texte avec le faux-titre. 2 tableaux dépliants dans le volume de texte, atlas avec titre imprimé, un feuillet d’explication, 40 planches partiellement coloriées, et un texte de Condorcet imprimé sur 9 feuillets de couleurs différentes. (atlas entièrement sur onglets.)
Atlas conservé en demi-chagrin rouge de l’époque, volume de texte relié postérieurement à l’imitation.
Edition originale de ce texte fondateur de la théorie des couleurs qui exerça une influence considérable sur les arts.
En Français dans le texte 237; Norman 468.
L’exemplaire est bien complet de l’atlas orné de 40 planches en couleurs.
La théorie de Chevreul divise les couleurs en deux groupes, couleurs primaires (bleu, jaune, rouge) et secondaires, obtenues par le mélange de deux primaires ; le principe de la juxtaposition des couleurs pures, laissant à l’œil le soin de reconstituer les couleurs intermédiaires, eut une influence considérable sur la peinture des impressionnistes.
Chevreul devint directeur des teintures aux manufactures royales en 1824.
Chimiste de réputation internationale, membre de la Royal Society et directeur du Museum d’histoire naturelle, Michel-Eugène Chevreul s’inspira de ses conférences sur les tapisseries à la manufacture des Gobelins pour réaliser cet ouvrage fondateur de la théorie des couleurs.
Ce travail, d’une importance scientifique capitale, eut également une influence considérable sur les arts appliqués (tissus, vitraux…) et la peinture. Les cercles chromatiques de Chevreul inspirèrent les impressionnistes (notamment Seurat) et plus tard les néo-impressionnistes comme Sonia et Robert Delaunay. Paul Signac reconnut sa dette dans son fameux essai, D’Eugène Delacroix au Néo-impressionnisme (1899) : « Lors d’une visite que nous fîmes à Chevreul, aux Gobelins, en 1884, et qui fut notre initiation à la science de la couleur, l’illustre savant nous raconta que, vers 1850, Delacroix, qu’il ne connaissait pas, lui avait, par lettre, manifesté le désir de causer avec lui de la théorie scientifique des couleurs et de l’interroger sur quelques points qui le tourmentaient encore. Malheureusement le perpétuel mal de gorge dont souffrait Delacroix l’empêcha de sortir au jour convenu. Et jamais ils ne se rencontrèrent. Peut-être sans cet incident le savant aurait-il éclairé plus complètement le peintre. »
« Ses fonctions l’avaient conduit… à découvrir et mettre au point un grand nombre de matières colorantes, et à faciliter leur application industrielle… C’est la découverte de la ‘loi du contraste simultané des couleurs’, ainsi énoncée: ‘Dans les cas où l’œil voit en même temps deux couleurs contiguës, il les voit les plus dissemblables possibles, quant à leur composition optique et quant à la hauteur de leur ton’. Chevreul va alors non seulement étudier toutes les conséquences de sa loi de la perception des couleurs, mais également ses nombreuses applications, car la loi ‘devint un moyen a priori d’assortir les objets colorés pour en tirer le meilleur parti possible’… C’est surtout dans la peinture que les observations de Chevreul vont avoir une portée considérable » (En Français dans le texte).
Exemplaire bien complet des deux tableaux dépliants du volume de texte et des 40 planches de l’atlas présentant une centaine de figures partiellement coloriées et toutes signées par Chevreul. Elles montrent des exemples de contrastes de couleurs à partir de points colorés lithographiés sur fonds clairs ou sombres. À la fin de ce même volume se trouve un texte de Condorcet imprimé sur 9 feuillets de couleurs différentes.
Rare exemplaire complet de cet ouvrage qui joua un rôle fondamental dans l’évolution de la peinture moderne.
Le volume de texte, ici présent, est très rare.