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Rare édition originale du premier livre de Staline à propos de la question des nationalités

Édition originale du premier livre publié par Staline. Saint-Pétersbourg, 1914. 1 seul exemplaire répertorié dans le monde !

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UGS : LCS-2718 Catégorie :

STALINE (Joseph Vissarionovitch Djougachvili, dit). Natsionalnyi vopros i marksizm (= La Question nationale et le marxisme). Saint-Pétersbourg, Priboï, 1914.

In-8 de 80 pp. Conservé dans sa brochure verte imprimée d’origine. Décolorations aux extrémités des plats, dos fissuré. Signature d’un ancien possesseur sur le titre.

186 x 135 mm.

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Première édition du premier livre publié par Staline, qui révèle le fondement de sa pensée sur la question des nationalités.

Le présent ouvrage, rédigé par Staline en 1912-1913 et imprimé en 1914, est basé sur un article intitulé “Natsionalny vopros i sotsial-demokratiya” qu’il avait fait paraitre dans les numéros 3,4, et 5 du périodique bolchevique Prosveshchenie (Education) en 1913.

Déjà, dans ce traité, celui qui deviendra le “petit père des peuples” affirme sa préoccupation en matière de nationalités dont il deviendra, en 1917, au lendemain de la Révolution, le premier Commissaire nommé par Lénine.

Le présent traité est divisé en 7 chapitres : 1/Nation ; 2/Courant nationaliste ; 3/Exposé des questions ; 4/Autonomie nationale ; 5/Bund, son nationalisme, son séparatisme ; 6/Caucase, conférence des liquidateurs ; 7/Question du nationalisme en Russie.

L’essentiel des thèses développées dans cet opuscule se place en opposition à celles développées par le Bund (Parti des travailleurs Juifs) que Staline a toujours combattu. Il est reconnu par tous les experts du communisme soviétique que ces pages sont déterminantes dans l’œuvre du dictateur car elles contiennent déjà les fondements de sa pensée autoritaire notamment en matière d’indépendance des peuples qui était, il ne faut pas l’oublier, l’une des grandes promesses de Lénine.

Joseph Staline (du russe stal, « acier »), de son vrai nom Joseph Vissarionovitch Djougachvili, est né le 21 décembre 1879 à Gori, aujourd’hui Tbilissi en Géorgie. Sa mère travaille durement pour l’envoyer à l’école religieuse de Gori. Bon élève, il entre au séminaire orthodoxe de Tiflis (capitale géorgienne) en 1893. Il y apprend le russe et est influencé par le nationalisme géorgien. Mais il se révolte contre les règles de cette institution et ses idées marxistes lui valent d’être exclu du séminaire en 1899. A partir de cette période, il met ses talents d’orateur hérités du séminaire au service du Parti socialiste. Il se rallie aux milieux ouvriers de Tiflis et assiste à des réunions du parti ouvrier social démocrate de Russie (POSDR) clandestin. Dès lors, il mène une activité révolutionnaire jusqu’à sa première arrestation en 1902. Condamné à l’exil en Sibérie, il s’échappe et reprend ses activités. Telle sera la vie du jeune Djougachvili jusqu’en 1917 : une suite d’actions militantes et d’emprisonnements. Après avoir participé à la révolution de 1905, il rencontre Lénine en 1906. Il est en prison en 1912 et ne peut assister à la conférence qui a lieu en janvier-février 1912 à Prague. Le parti bolchevik est réformé lors de cette conférence et Lénine le nomme membre du comité central du Parti. Il rend hommage à sa ténacité et le surnomme Staline, qui signifie « l’homme d’acier » en russe. Dès lors, il coordonne l’action révolutionnaire en Russie et contribue à la parution du quotidien bolchevik du parti, la Pravda. Lors de sa détention il écrivit l’important traité intituléLe Marxisme et la question nationale’ ; mais Staline n’est pas un théoricien et on peut dire que la matière de ses écrits lui a été largement inspirée par Lénine. Grâce à son ouvrage « Le Marxisme et la question nationale », il se pose comme le spécialiste des nationalités au sein du Parti. Mais Staline est à nouveau arrêté en février 1913, pour être cette fois déporté dans une région reculée de la Sibérie. A défaut de réussir une évasion, il devra alors attendre la révolution de 1917 pour retrouver sa liberté. Il devient officiellement commissaire du peuple aux Nationalités dans le premier gouvernement formé par Lénine, et publie en 1918 la Déclaration des droits des peuples de Russie, dont le but est d’arrêter la contre-révolution et d’établir un État centralisé. En 1919, il est élu membre du Politburo (bureau politique du parti).

[L’article  » Le marxisme et la question nationale « , rédigé fin 1912 — début 1913 à Vienne, a été publié pour la première fois, sous la signature de K. Staline, dans les nos 3 à 5 de la revue le Prosvechtchénié (L’Instruction) pour l’année 1913, sous le titre :  » La question nationale et la social-démocratie « . En 1914, l’article de Staline reparut en brochure, sous le titre : La Question nationale et le marxisme, aux Editions Priboï (Pétersbourg). Sur l’ordre du ministre de l’Intérieur, la brochure fut retirée de toutes les bibliothèques publiques et salles de lecture. En 1920, elle fut rééditée par le Commissariat du peuple aux Nationalités dans un Recueil d’articles de J. Staline sur la question nationale. (Editions d’Etat, Toula.) En 1934, l’article fut incorporé au livre : J. Staline : Le Marxisme et la question nationale et coloniale, recueil d’articles et discours choisis. Dans un article intitulé :  » Du programme national du P.O.S. D.R. « , où Lénine indiquait les causes qui, en cette période, avaient poussé la question nationale au premier plan, il écrivait :  » Dans la littérature marxiste théorique, cet état de choses et les principes du programme national de la social-démocratie ont été examinés ces derniers temps (signalons avant tout l’article de Staline) « . En février (nouveau style) 1913, Lénine écrivit à Gorki :  » Nous avons ici un merveilleux Géorgien qui, après avoir recueilli toute la documentation autrichienne et autre, s’est mis en devoir d’écrire pour le Prosvechtchénié un grand article.  » Avant appris que l’on proposait de considérer cette étude comme une simple contribution à la discussion, Lénine s’y opposa résolument :  » Il va de soi que nous sommes absolument contre. L’article est excellent. Il traite une question brûlante, et nous ne céderons pas un iota sur notre position de principe contre la canaille bundiste.  » (Archives de l’Institut Marx-Engels-Lénine.) Peu après l’arrestation de Staline, en mars 1913, Lénine écrivit à la rédaction du Social-Démocrate :  » …Nous avons subi de dures arrestations. Koba a été pris… Koba a eu le temps d’écrire un grand article (pour trois numéros du Prosvechtchénié) sur la question nationale. C’est très bien ! Il faut se battre pour la vérité contre les séparatistes et les opportunistes du Bund et les liquidateurs « . (Archives de l’Institut Marx-Engels-Lénine.) (N.R.)]

« Chez les communistes soviétiques, la question nationale était une question encore plus épineuse qu’en Yougoslavie, de par le nombre plus élevé de nationalités. Ils savaient combien ce problème était important, et surtout avec la paysannerie. Tous pensaient que la question nationale serait résolue avec l’élimination de la classe bourgeoise, la classe étant au-dessus de la nation. Lénine ne proposa des axes qu’à partir de 1912, essentiellement sous le poids des événements internationaux. Pour lui, il n’y avait pas de culture nationale, ou plutôt il existait à la fois une culture des classes dirigeantes et une culture internationale du mouvement ouvrier mondial. Il n’existe donc pas d’homogénéité culturelle mais deux cultures de classe. S’il est favorable à l’autodétermination des peuples, il précise que son principe « se rapporte entièrement et exclusivement au domaine de la démocratie politique ». Le droit à la sécession et à la constitution d’Etats indépendants est avant tout une séparation politique, et l’entité nationale exprime une catégorie transitoire qui disparaitra avec la société sans classe. Les nations opprimées incarnent l’allié du prolétariat. Pour se rapprocher, s’associer de nouveau, il faut que les peuples, que les nations soient libres. Staline va jouer un rôle important dans l’élaboration d’une définition de la nation, puisqu’il prétendait s’en servir pour élaborer l’homo sovieticus. Résultat d’une compilation des idées de plusieurs théoriciens, dont Lénine lui-même, que Staline se serait appropriées purement et simplement, sa définition personnelle ne pouvait être qu’assez statique, floue et dogmatique. Elle fait l’objet d’une publication spécifique « Le marxisme et la question nationale » rédigée en 1912 et publiée à Vienne en 1913. Au départ il élimine les concepts de « race » et « tribu » pour ne conserver qu’ « une communauté d’hommes historiquement constituée », « une communauté d’hommes stable ». Bien qu’il donne des exemples, les notions employées (stabilité, histoire et constitution) restent vagues et artificielles. Pourtant, il prétend préciser les « indices caractérisant la nation » : 1. la communauté de langue qui, pour lui, est indispensable et représente la langue officielle utilisée dans l’administration, ce qui n’exclut pas l’utilisation des langues maternelles propres ; 2. la communauté de territoire ; 3. la communauté de la vie économique ; 4. la communauté de la formation psychique. Si les deux premières notions demeurent assez vaporeuses, les deux dernières sont carrément énigmatiques et difficilement explicables par des exemples pratiques. D’ailleurs, Staline se garde bien de le faire. Insistant sur l’obligation à réunir tous ces « indices », sa définition finale est la suivante : « La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans la communauté de culture ». De quoi éclairer le délicat débat sémantique du problème national ! Défenseur de « l’unitarisme », les fonctions essentielles du pays incombent au pouvoir central et Moshe Lewin a raison d’insister sur la dimension « suprarusse » de la politique impérialiste de Staline, les nations incorporées à la nation russe considérées « comme servant la cause du progrès ». Et aussi de rajouter que la question des nationalités traduisait une stratégie d’élaborer un pouvoir d’état autoritaire ». (Catherine Lutard-Tavard, La Yougoslavie de Tito écartelée, pp. 450-451).

Il semblerait que l’ouvrage n’ait pas été publié en un grand nombre d’exemplaires étant donné sa rareté dans les bibliothèques nationales des pays de l’ex-URSS dont plusieurs ne l’ont pas. Sa rareté s’explique aussi sans doute par le fait que la brochure ait été retirée de toutes les bibliothèques publiques et salles de lecture dès 1914 sur ordre du ministre de l’intérieur.

Précieux exemplaire de ce texte révélateur de la pensée de Staline sur la question des nationalités, conserve dans sa brochure d’origine.

Nos recherches ne nous ont permis de localiser qu’un seul exemplaire dans le monde : à l’Université de Manitoba au Canada.

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