FLAUBERT Madame Bovary- Mœurs de province-

Vendu

Edition originale du chef d'oeuvre de Flaubert, avec envoi

L’un des 78 exemplaires sur grand papier vélin fort, offert par l’auteur à son ami Louis de Cormenin, l’un des fondateurs de la Revue de Paris dans laquelle parut d’abord Madame Bovary.

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UGS : LCS-3418 Catégorie :

FLAUBERT, Gustave. Madame Bovary- Mœurs de province- Paris, Michel Lévy frères, 1857.

2 tomes en 1 volume in-12 relié en demi-chagrin brun du XIXe siècle, dos à nerfs légèrement passé. Quelques pâles rousseurs.

172 x 115 mm.

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Édition originale du chef-d’œuvre de Flaubert, l’un des 78 exemplaires sur papier vélin fort. Carteret, I, 263-266 ; Vicaire, III, 721-723.

Un parfum de scandale entoure cette parution mais le succès est immédiat et éclatant et l’estime de Sainte-Beuve, Baudelaire et Zola acquise immédiatement. « Quand Madame Bovary parut, il y eut toute une révolution littéraire ». Zola.

Ce grand roman intimiste et réaliste allait profondément marquer le monde littéraire et engager le roman en ses voies nouvelles.

L’exemplaire, de tout premier état, présente les fautes signalées par A. Lambiotte. Les exemplaires en grand papier étaient brochés en 1 volume. Ils contiennent un seul feuillet de titre et 28 cahiers signés. Le nom de l’imprimeur ne figure pas au bas de la page 232, ni le titre « Madame Bovary » au dessus de « Deuxième partie ».

50 des 78 exemplaires avaient été réservés à l’auteur. Fernand Vanderem s’étonne que l’éditeur ait accordé des exemplaires sur grand papier à Flaubert, écrivain débutant, cette faveur étant généralement réservée « aux auteurs tout à fait arrivés, pour leur faire plaisir ».

Celui-ci fut offert par Flaubert à son ami Louis de Cormenin, avec l’envoi autographe signé : « A mon vieil ami Louis de Cormenin, le livre et l’auteur, Gustave Flaubert» sur le faux titre. (envoi rogné dans la marge droite).

L’exemplaire est inconnu a Auguste Lambiotte.

Louis Marie de Lahaye Cormenin (1788-1868) est un jurisconsulte, publiciste et homme politique français. Ami intime de Maxime Du Camp, il fut l’un des fondateurs de la Revue de Paris en 1851, dans laquelle parut d’abord Madame Bovary, d’octobre à décembre 1856. Flaubert avait publié son roman dans cette revue car Maxime Du Camp, son ami, en était membre. L’histoire littéraire ne retient d’ordinaire que la date de 1857, l’année du procès intenté par le ministère public aux directeurs de la Revue de Paris, en janvier-février, et de la publication en volume chez Michel Lévy, courant avril ; mais le scandale moral et littéraire éclate au dernier trimestre de 1856. « Dans la cinquième livraison, celle du 1er décembre, Du Camp exige une franche amputation du texte […]. La Revue courant le risque de la suppression, Flaubert accepte le sacrifice de la scène, en contrepartie d’une note signée « M.D. » donnant acte à l’auteur du retranchement d’un passage. Au nom de ces mêmes convenances, la Revue impose la suppression de trois autres passages dans la dernière livraison, datée du 15 décembre […]. Dans une note, l’auteur proteste avec sécheresse contre la suppression faite au nom de la morale, et décline la responsabilité d’une œuvre ainsi fragmentée. Cette note de l’auteur, ajoutée à celle de Maxime Du Camp, en bas des pages de deux numéros successifs, a très probablement attiré l’attention du ministère public. Pour Flaubert, l’année 1856 se termine sur deux événements gros de menaces et de promesses : le 24 décembre il signe le contrat avec Michel Lévy ; le 27, une lettre de Du Camp lui apprend que l’instruction est ouverte ». (Yvan Leclerc, professeur à l’université de Rouen).

Voici en quels termes Louis de Cormenin, fortement impliqué dans la publication de Madame Bovary, commente la parution de ce roman chez Michel Lévy :

« La publication en volumes de Madame Bovary est le bruit et l’événement du monde littéraire. On se souvient que le roman, paru d’abord dans la Revue de Paris, avait attiré les menaces du parquet, et que, sur l’éloquente plaidoirie de Me Sénart, il fut acquitté […].Autour de la figure de Madame Bovary, belle d’impudeur, élevée au-dessus de tous les qu’en dira-t-on, mais si caressante, si souple et si féminine, parée de l’attrait et des séductions du fruit défendu, l’auteur a crayonné vingt portraits d’un tour net, exact et précis, si vivants qu’ils passent dans la rue. Tout ce monde est observé, saisi, pénétré dans ses mœurs, dans son langage, dans ses attitudes, ses vêtements ses manies et ses vices avec une fidélité passionnée et mouvante qui est la vie même. Ce ne sont pas des poncifs copiés sur des livres, ni des mannequins ajustés d’oripeaux, mais des êtres de chair et de sang, et quand on les appelle, volontiers on se retournerait comme à des noms de vieilles connaissances. Voilà de la bonne et franche réalité et non du réalisme pour prendre le mot d’ordre d’une école qui, née sur la borne de Restif, n’a produit jusqu’à présent que des ramasseurs de clous fouillant tous les ruisseaux littéraires. Comme la femme est comprise, devinée, interprétée, quelles roueries délicieuses, quelles scélératesses charmantes, quels mensonges caressants, quelles grâces câlines de sirène et d’enchanteresse. Timorée et superbe, déliée et forte, Mad. Bovary vous attache invinciblement, tant émane d’elle de volupté, d’œillades et de sourires. Elle demeure comme un type parfait et définitif, et prend son rang à la suite des héroïnes connues, des Clarisse Harlowe, des Corinne, des Lélia, des Marneffe, sans être accablée ou diminuée par ses illustres devancières. C’est toujours une grande joie pour nous de signaler une œuvre hors ligne, et nous en sommes assurés, Madame Bovary restera, car après l’avoir lu, on s’apercevra vite que Balzac a laissé un héritier, Gustave Flaubert ; retenez bien ce nom, il est de ceux qu’on n’oublie pas. » (Louis de Cormenin, Journal du Loiret, 6 mai 1857).

Précieux exemplaire sur grand papier avec envoi, provenant des bibliothèques Louis de Cormenin (envoi) et Jacques Dennery (ex libris).

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FLAUBERT