Francfort sur le Main, Paul Jacques, aux despens dudit Octave, & se vendent en la boutique de Lucas Jennis, 1617-1618.
In-folio de (10) pp., 50 planches doubles numérotées de 1 à 50; 18 pp., (1) f.bl., 50 planches numérotées 51 à 100 ; relié à l’époque comme la plupart des rares exemplaires passés sur le marché sans les 8 ff. d’explication de la première partie tels les exemplaires Christie’s du 12 juin 2013 relié en vélin moderne (vendu 11 000 €) et l’exemplaire Koller du 2 avril 2012 ; ces deux exemplaires étaient considérés complets. 5 pl. légèrement piquées, pl. 22 et 64 brunies, pl. 57 et 66 fendues sans manque, pl. 67, 68, 93et 94 reliées à l’envers. Plein veau havane, plats entièrement cernés de roulettes variées et de filets à froid avec fleurons d’angles et fleuron central doré, dos à nerfs orné de filets dorés et entrenerfs fleuronnés dorés, tranches bleutées. Superbe reliure de l’époque.
289 x 183 mm.
Édition originale bien complète des 100 gravures parue simultanément en langues française et allemande.
Rarissime ouvrage sur les moulins et leur mécanique.
Édition originale et unique, parue en même temps qu’une édition en allemand (l’édition allemande sera rééditée en 1623), constituée d’une dédicace, de quelques pages explicatives mais surtout de 2 beaux frontispices et 100 eaux-fortes sur doubles pages (beau tirage des gravures) figurant divers types de systèmes mécaniques destinés à actionner les fontaines de plaisance ou les abreuvoirs à animaux, à moudre des céréales ou autres produits, à extraire du minerai, à actionner des scies pour couper du bois, à soulever des ballots, à faire tourner des rôtissoires (pl. 49), à faire du papier (pl. 100), etc, le tout entraîné par des hommes, des bêtes, l’action de l’eau, du vent ou un contrepoids.
Les planches sont gravées par Balthasar Schwan et Eberhard Kiefer d’après les dessins de Jacopo Strada (Mantua 1507-1588 Prague), un pur esprit de la Renaissance, aux talents multiples puisqu’il excella comme orfèvre, inventeur de machines, numismate, linguiste, collectionneur et marchand d’art, mais surtout peintre et architecte attaché au service de trois empereurs Habsbourg successifs : Ferdinand Ier, Maximilien II et Rodolphe II.
Ottavio Strada (1550-1612) publia les dessins de son oncle (cfr titre) ou grand-père (cfr dédicace) près de 30 ans après la mort de celui-ci, donc avec un certain retard par rapport aux récentes innovations. Il dédia la 1ère partie au duc de Bavière Frédéric V, dont les grandes armoiries sont imprimées à mi-page, et la 2nde aux gouverneurs des Provinces-Unies. Les quelques pages explicatives sont de Benjamin Bramer (1588-1652), un architecte et mathématicien allemand, qui « espère de monster (Dieu aydant) en bref aussi apprès la publication de toutes les machines de nostre auteur, quelques aultres desseings de ma propre invention »
Les beaux titres, signés Matthias Merian, montrent Archimède, Vitruve, Hermès et Diane ainsi que des petites scènes avec moulins à vent ou à eau, système de rotation, etc.
“First edition of Strada work on engineering designs, mills, pumps, and other machinery. Jacobus de Strada was a slightly older contemporary of Ramelli, whose own work on mechanical engineering was published in the year of Strada’s death. It is clear that each man’s work was independent; Beck suggests that Strada may have been aware of Ramelli’s publication and decided against publishing his own designs in deference to the Italian. For whatever reason, publication was posthumous, edited by his grandson Octavius, and the 30-year delay resulted in Strada’s designs losing their innovative edge. Nonetheless, the work shows Strada’s close attention to detail and illustrates a wide range of machinery and engineering. One mill (plate 90) is described as best for producing ink black and is also ideal for such things as mustard, where the operator needs a certain distance from the burning dust (Cf. T. Beck, Beitraege zur Geschichte des Mashinenbaues, chapter 23.)”
Superbe exemplaire très bien conserve dans son élégante reliure de l’époque estampée à froid.