LEROUX Dictionnaire comique

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Le Dictionnaire comique de Leroux, « d’une lecture instructive,

qui restitue un peu du parler de la conversation courante,

qui est un répertoire fort précieux des habitudes de langage de deux ou trois générations ».

Leroux, Philibert-Joseph. Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial. Avec une explication très fidèle de toutes les manières de parler Burlesques, Comiques, Libres, Satyriques, Critiques & Proverbiales, qui peuvent se rencontrer dans les meilleurs Auteurs, tant Anciens que Modernes…

Amsterdam, Zacharie Chastelain, 1750.

In-8 de (2) ff., 15 pp., 285 pp., 336 pp., (1) f. Plein maroquin bleu nuit, triple filet doré encadrant les plats, dos lisse orné, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque.

215 x 135 mm.

Première édition citée par Brunet de ce Dictionnaire du langage familier français du début du XVIIIe siècle.

Brunet, III, 998.

Ce dictionnaire recense les mots familiers, populaires et vulgaires ainsi que les proverbes et les locutions en les illustrant par des citations d’auteurs réputés.

Tout d’abord, d’un point de vue historique, le choix du corpus de Le Roux le situe de plain-pied dans le courant d’opposition au « bon usage » et à l’absolutisme de Louis XIV, dont la politique linguistique du monopole académique n’est qu’une des nombreuses manifestations. En effet, le dictionnaire de Le Roux fut plusieurs fois frappé par la censure – d’autant plus que l’auteur semble avoir été proche de la sensibilité janséniste –, censure qui n’empêchera pas que le Dictionnaire soit réédité, remanié, et même plagié tout au long du XVIIIe siècle. Le Dictionnaire fournit également une image particulièrement riche de la mentalité d’une époque à travers les références encyclopédiques qu’il contient, contribuant par-là « à la connaissance du Grand Siècle en dehors des contraintes imposées par la culture officielle ».

Du point de vue linguistique Le Roux semble avoir un véritable projet qui témoigne d’une sensibilité pour les questions sociolinguistiques, rhétoriques et pragmatiques, qui se reflète dans la présence, dans les entrées, de marques non seulement grammaticales, étymologiques, sémantiques, diatopiques et diachroniques, mais aussi diaphasiques, diastratiques et pragmatiques (documentation extrêmement intéressante pour reconstituer la langue parlée de l’époque).

« Pour l’essentiel, le Dictionnaire est consacré à enregistrer les termes et expressions du langage familier courant, « libre » ou « proverbial », le proverbe étant ici à la fois la locution figurée devenue cliché, mais aussi le maxime imagée reflétant une conception commune ou tout simplement la formule clichée. Véritable recueil de locutions populaires, le recueil de Leroux déborde souvent le cadre littéraire pour s’attacher à l’idiomatique triviale : par là, il constitue un témoignage précieux autant que rare sur l’état de la langue parlée vers la fin du XVIIe siècle. Nombre de ces dictions parmi ceux qui se sont conservés, ont connu une évolution notable de leur sens.

La partie la plus intéressante du livre me paraît être ce qui se rapporte à Paris : on y relève une foule d’observations curieuses souvent assorties de réflexions ironiques.

Ainsi, on trouve réellement de tout dans ce Dictionnaire, à commencer par ce qu’on ne s’attend pas à rencontrer dans un ouvrage de cette sorte. La lecture en est plaisante et jamais fastidieuse ; on voit que Le Roux ne résiste pas au plaisir de développer certains commentaires satiriques de son cru…

C’est aussi un livre d’une lecture instructive, qui restitue un peu du parler de la conversation courante, qui est un répertoire fort précieux des habitudes de langage de deux ou trois générations. Il montre la richesse de la création verbale, aussi bien dans le monde populaire que dans la société raffinée, et il collectionne une foule de termes disparus depuis. C’est enfin un dictionnaire fort utile, ‘aux étrangers et aux Français mêmes’, car il permet de comprendre ou de préciser le sens des tournures employées par les auteurs comiques, ‘réalistes’ ou familiers de la fin du règne de Louis XIV. Il est contemporain des derniers burlesques et du jeune Marivaux, de Dufresny, Palaprat, Destouches ou Dancourt, du Théâtre de la Foire et des Italiens. ‘En un mot il y a peu de gens à qui ce Dictionnaire ne soit aussi utile qu’agréable, car on n’y remarquera point cette sécheresse, cette uniformité qu’ont tous les autres’ ». Yves Giraud.

Précieux exemplaire sur grand papier, conservé dans son élégante reliure en maroquin bleu nuit de l’époque.

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Auteur

LEROUX