Précieux catalogue de la typographie au XVIIIe siècle
qui donne tous les caractères les plus élégants fondus depuis le siècle précédent jusqu’en 1742.
Lamesle, Claude. Epreuves Générales des Caractères qui se trouvent chez Claude Lamesle Fondeur de Caracteres d’Imprimerie.
A Paris, Ruë Galande (au milieu) près la Place Maubert, 1742.
Petit in-4 de (2) ff. bl., 1 feuillet titre imprimé en rouge et noir, 80 planches de spécimens dont 10 à double-page montées sur onglet.
Veau havane granité, triple filet à froid entourant les plats, dos à nerfs orné de motifs floraux et de filets dorés, pièce de titre en maroquin rouge, roulette dorée sur les coupes, tranches rouges. Reliure de l’époque.
219 x 160 mm.
Edition originale de ce précieux ouvrage qui « présente mieux que nul autre la production des graveurs de caractères en France dans le dernier quart du XVIIe s et la première moitié du XVIIIe » (Updike).
Audin, 27 ; Birrell and Garnett, 35 ; Bigmore and Wyman 1, p. 417 ; Cat. Berlin, 5394 ; F. Johnson, The Type Specimen of Claude Lamesle (1927) ; Jammes, Collection de specimen de caractères, n°19 ; D.B. Updike, I, p. 270 : « This book, both in type and ornaments, I think presents better than any other, the output of French foundries during the last quarter of the XVIIth and the first half of the XVIIIth century. The collection of types is remarkably fine ».
Rare première édition de ces épreuves dont il existe une nouvelle émission publiée par Nicolas Gando en 1758.
Précieux catalogue de la typographie au XVIIIe siècle qui donne tous les caractères les plus élégants fondus depuis le siècle précédent jusqu’en 1742.
« Lamesle avait acheté en 1737 l’ancienne fonderie de Jean Cot qui possédait des caractères de Garamont ou de ses imitateurs, de Robert Granjon, de Jean Jannon qui ont connu une large diffusion à travers l’Europe. En 1758, ayant vendu son établissement, Lamesle partit pour Avignon où il créa une nouvelle fonderie. Parmi les caractères proposés dans ce volume figure un « Cicero gros oeil » de Robert Granjon que l’on reconnait dans les inventaires de Plantin. On peut aussi noter la présence d’un autre Cicero, dit « La Police » qui avait servi à imprimer en 1705, le Traité de la Police de Nicolas de La Mare. Ce carctère qui comportait certaines carctéristiques des « Romains du Roi » avait été gravé par Mathieu Malherbe Des Portes dont le nom figure dans un document manuscrit de la main de Fournier le Jeune publié apr Mme Jeanne Veyrin-Forrer dans La Lettre et le Texte » (Jammes).
Lamesle, qui avait repris la fonderie de Jean Cot en 1737, entra ainsi en possession de deux caractères gravés par Grangeon au XVIe s. : le Cicero Gros Œuf n° XXXIV et le « Petit Parangon » n° LI. II possédait aussi le Romain du Roi de l’imprimerie Royale dont le fils de Jean Cot avait fait une copie subreptice.
Les caractères sont accompagnés d’initiales et de très nombreux ornements.
Lamesle possédait également des caractères arabes, hébraïques et d’autres destinés à imprimer de la musique.
L’ouvrage présente ainsi 72 spécimens de caractères d’écriture et 12 de musique.
Les feuillets dépliants sont consacrés aux gros corps et à la musique. Le titre et la musique gravée sont imprimés en rouge et noir.
Bel exemplaire conservé dans une jolie reliure de l’époque, condition exceptionnelle pour un ouvrage de ce genre.