Amsterdam, Henrici Hondij, 1619.
Grand in-folio, plein vélin ivoire, plats entièrement décorés avec encadrements de roulettes dorées, grand motif central et fleurons d’angle ornés de fers dorés et azurés, dos lisse orné, minimes restaurations à qq. ff. Reliure de l’époque.
480 x 315 mm.
Superbe atlas de Mercator imprimé à Amsterdam en 1619 composé d’un titre gravé, d’une planche sur double page représentant Mercator et Hondius à leur table de travail, de 4 titres de relais pour la Galliae, Belgiis inferioris, Germaniae et Italiae, Sclavoniae et Graeciae, et de 156 cartes gravées, le tout aquarellé et accompagné d’un texte en français.
Koeman, II, Me 26 A.
Il s’agit en outré du premier véritable “atlas” – terme choisi par Gérard Mercator lui-même pour désigner un recueil de cartes, et qui ne sera adopté que plus tard par l’ensemble des géographes.
Toutes les cartes sont sur double-page sauf une (page 160).
Deux cartes portent les numéros 151/152. Deux cartes d’Irlande dues à Nicolas Janson ont été ajoutées entre les pages 52-53 et 56-57.
L’Atlas est dédicacé « A Tres Hault, Tres Puissant, Et Tres Illustre Prince, Louis De Bourbon XIII Du Nom, Tres-Chrestien Roy de France, Et De Navarre, &c. ».
« Gérard Mercator (1512-1594) s’appliqua surtout à la philosophie et aux mathématiques, et cela avec autant de zèle qu’il passait souvent des jours sans manger et des nuits sans dormir pour donner tout son temps à l’étude. Il s’adonna aussi à la gravure qu’il apprit dans l’atelier de Gemma Frison. Recommandé en 1541 à Charles Quint par le cardinal de Granvelle, auquel il avait présenté un globe terrestre exécuté avec un soin particulier, il fabriqua pour ce prince deux autres globes supérieurs à tout ce qui avait encore été fait dans ce genre, mais qui furent détruits dans un incendie. Vers 1559, Mercator se fixa à Duisbourg ; peu de temps après, il fut nommé cosmographe du duc de Clèves. Vers la fin de sa vie, il s’adonna à la théologie et publia sur l’Ecriture quelques ouvrages qui furent mis à l’Index.
Mercator a fait faire de grands progrès à la géographie, que lui et son ami Ortelius ont affranchie du joug de Ptolémée. D’un caractère doux et candide, Mercator retarda la publication de ses cartes jusqu’à ce que les derniers exemplaires de celles d’Ortelius, qui avaient paru peu de temps auparavant, eussent été vendues ; jusqu’aux travaux de Guillaume de L’Isle et de d’Anville, les cartes de Mercator et d’Ortelius restèrent les plus exactes.
On lui doit aussi un perfectionnement notable dans la construction de cartes marines. Mercator propose de représenter les parallèles et les méridiens par des lignes droites se coupant à angle droit, ce qui ne saurait s’effectuer qu’en employant une plus grand échelle et allongeant les degrés de latitude ou parallèles à mesure que l’on se rapproche des pôles ; mais il ne put déterminer la loi de cet allongement qui fut découverte par Wright quelques années plus tard ».
« Contrary to the maps in Abraham Ortelius’s Theatrum orbis terrarium, Antwerp 1570, Mercator’s maps are original. Abraham Ortelius did what most of the atlas-makers of our time are engaged in: the reduction and generalization of already existing maps.
Gerard Mercator, with his sense of scientific word (which should be original and new) checked the current knowledge of the configuration of the earth’s topography against its fundamental sources and drew new maps in his original conception. This method of map-making took more time than it would have by mere copying. But he had not the intention to compete with Ortelius’s best-selling atlas” (Koeman).
Superbe exemplaire, à grandes marges, orné de 162 gravures, la plupart sur double page, entièrement aquarellées à l’époque, conservé dans sa belle reliure en vélin décoré de l’époque.