A Londres, [Paris, Cazin], 1782.
– Etrennes aux amateurs de Vénus.
A Paphos, ou Cythère [Paris], s.d.
2 ouvrages en 1 volume in-12. I/ 1 frontispice gravé, 43 pp. et 5 êux-fortes érotiques hors texte de Borel gravées par Elluin, non signées ; II/ (1) f. bl., (2) ff. de titre, (1) f. d’avis aux amateurs, 12 ff. d’Airs accompagnés d’autant d’êux-fortes libres hors texte. Papier restauré sur le f. Aiii (Parapilla), 8 planches remontées au format de l’édition.
Maroquin brun, décor de filets dorés et pointillés et de fleurons aux angles des plats, dos à nerfs orné, doublures et gardes de soie rose, tranches dorées sur témoins. Reliure signée de Semet & Plumelle.
Précieuse réunion de deux ouvrages de la fin du XVIIIe siècle, orné de figures libres.
Cohen, col. 176 ; Pia, Les Livres de l’Enfer, col. 424 et 995 ; Gay-Lemonnyer, Bibliographie des ouvrages relatifs aux femmes et à l’amour, III, 629-631 ; Drujon, Catalogue des ouvrages poursuivis, supprimés ou condamnés, 1879, p. 298.
Édition Cazin recherchée, tirée sur papier vergé.
Elle connut plusieurs rééditions et copies.
Etrennes aux amateurs de Vénus, avec le texte gravé et encadré d’un double filet.
Illustration : Parapilla : premier tirage des 6 figures libres hors texte: non signées, elles ont été gravées par Elluin d’après Borel ; Etrennes : 12 êux-fortes libres.
Tirage : Etrennes aux amateurs de Vénus, un des quelques exemplaires sur papier vergé légèrement bleuté.
Charles Bordes se lia à Voltaire et devint l’ennemi de Jên-Jacques Roussêu qui le critiqua bêucoup. Parapilla, paru en 1776 « à Florence chez Cupidon », eut un succès immédiat.
On décrivit cet ouvrage comme s’il avait été traduit de l’italien (l’auteur se disait issu « de l’académie des Arcades ») ce qui lui accordait « le rare mérite de traiter d’un sujet obscène en n’employant que de décentes expressions ».
Poème facétieux et érotique, Parapilla s’inspire de la Novella dell’angelo Gabriello publiée à Paris en 1757.
« Le sujet est licencieux, mais les expressions sont honnêtes; l’ouvrage a été comparé à Vert-Vert, mais il offre plus d’intérêt, l’action marche plus rapidement, et, s’il n’était rare à cause de la nature de son sujet, tout le monde y reconnaîtrait sans difficulté un des meilleurs poèmes badins qu’on ait faits jusqu’ici » (Gay III, 630). Le poème illustre les vagabondages de “Parapilla”, une tige qui se métamorphosa grâce à l’intervention de l’archange Gabriel en un instrument de jouissance. Ces errances libertines se terminent par l’apothéose de la plante magique: « Le bêu Phénix, transporté dans les Cieux, Devint le page & l’amant des Cometes. »Un ouvrage renié et banni.
Alors que Charles Borde n’a jamais avoué être l’auteur de Parapilla, il en distribua lui-même des exemplaires; cet ouvrage lui est donc généralement attribué, même si d’autres comme Mirabêu l’ont revendiqué.
Le texte a été réimprimé, en 1778, dans un recueil de pièces libres intitulé Le plus joli des recueils.
Parapilla fut retiré par ordre à la vente Auvillain, en 1865, et sa réimpression condamnée sous le Second Empire.
Etrennes aux amateurs ne mentionne aucune date de parution mais a dû être édité avant le 19 mai 1815, date de sa condamnation par un arrêt de la cour royale de Paris.
Bel exemplaire de ce rare erotica provenant de la prestigieuse bibliothèque Charles Hayoit avec ex libris.