L’An deux mille quatre cent quarante. Rêve s’il en fût jamais ; suivi de l’Homme de fer, songe.

Prix : 3.900,00 

Première édition complète, en partie originale, de cette importante utopie considérée comme l'un des tous premiers textes d'anticipation.
Cette œuvre, pionnière de la littérature d’anticipation, transporte l’auteur dans le futur au sein d’une société où sont mises en pratique les idées des Lumières ; elle connut un retentissement européen considérable.

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S.l. [Paris], 1786.

3 volumes in-8 de : I/ xvi pp., 380 pp., (1) f.; II/ (2) ff., 381 pp., (3); III/ (2) ff., 312 pp., (2). Veau marbré, filet à froid autour des plats, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et vert, filet or sur les coupes, tranches mouchetées, pt. manque de peau sur 2 plats. Reliure de l’époque.

189 x 120 mm.

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Première édition complète, en partie originale, du premier roman d’anticipation, la première à comporter trois volumes.

Ce roman  connut de nombreuses contrefaçons entre 1771, année de sa première publication, et 1786, quand Mercier l’augmenta d’un troisième volume.Cette œuvre, pionnière de la littérature d’anticipation, transporte l’auteur dans le futur au sein d’une société où sont mises en pratique les idées des Lumières ; elle connut un retentissement européen considérable.

L’An 2440, rêve s’il en fut jamais peut être considéré comme le premier roman d’anticipation dans lequel on retrouve le programme de la philosophie des Lumières. Il s’agit de la première utopie qui se situe ailleurs dans le temps, et non plus sur une autre Terre. Il exprime le contraste entre le système de l’absolutisme et une société libre, quoique encore sous la gouverne d’un roi, où le mérite personnel a remplacé les privilèges héréditaires.

Ce texte, dont le plan de rédaction reprend fondamentalement l’organisation qui préside à la création du Tableau de Paris de chaque sujet précis en chapitre particulier, est, par-dessus tout, une critique virulente des tares de la société contemporaine. Voulant profondément le bien-être de ses concitoyens, l’auteur se sert de ce roman d’anticipation comme lieu de dénonciation des abus dans l’espoir que les dirigeants en place oseront effectuer les changements nécessaires à la félicité humaine. Mercier critique le fait que le roi ne s’occupe pas suffisamment du peuple. Il s’occupe du palais, des fêtes, des monuments et de la splendeur, au lieu d’améliorer les conditions de vie du peuple et de l’éclairer. La morale : « les monuments de l’orgueil sont fragiles ».

Le narrateur, après une discussion avec un Anglais, qui lui montre toutes les tares de la société française en ce dernier tiers des Lumières (1770, sous le règne de Louis XV), s’endort et se réveille, après avoir dormi six cent soixante-dix ans, en 2440 au milieu d’une société bien des fois renouvelée dans une France telle que son imagination pourrait la désirer, libérée par une révolution paisible et heureuse. L’oppression, les abus ont disparu ; la raison, les lumières, la justice règnent. Tout le roman montre ce Paris renouvelé et se termine sur une scène où le narrateur va à Versailles et retrouve le château en ruine où il rencontre un vieillard qui n’est nul autre que Louis XIV : le vieux roi pleure, miné par la culpabilité. Un serpent, tapi dans les ruines, mord le narrateur qui se réveille.

Plusieurs de ses prophéties se réalisèrent du vivant de Mercier qui put dire, par la suite, en parlant de l’An 2440, quoiqu’il ne crût guère au succès d’un mouvement politique avant 1789 : « C’est dans ce livre que j’ai mis au jour et sans équivoque une prédiction qui embrassait tous les changements possibles depuis la destruction des parlements jusqu’à l’adoption des chapeaux ronds. Je suis donc le véritable prophète de la révolution et je le dis sans orgueil. » Ce texte ayant connu trois versions (1771, 1786 et 1799), certains des ajouts de Mercier (principalement des notes en bas de page) montrent un auteur satisfait de préciser que tel abus a cessé depuis la première publication de son uchronie.

A la veille de la Révolution, l’œuvre inspirée des Lumières est un brûlot contre le pouvoir royal et les inégalités sociales. Elle propose un gouvernement plus juste et une plus grande équité dans la distribution des richesses.

Mercier pensait son uchronie comme une anticipation réalisable c’est à ce titre qu’il se vantera d’avoir annoncé la Révolution française. Mercier fait de la ville un espace social liant la liberté au travail et de facto le poussant à sacrifier la liberté individuelle au bonheur collectif du Paris de 2240 où les femmes sont cantonnées aux plaisirs domestiques.

Le pouvoir prit le rêve du philosophe pour un pamphlet contre l’ordre social existant et l’ouvrage fut défendu ce qui explique les éditions mentionnant Londres comme lieu de parution. Il s’agit probablement de lieux fictifs pour échapper à la destruction du livre. Le succès de l’ouvrage dont la première édition date 1771 fut important et il fut abondamment traduit en italien, allemand et anglais. Ce texte a connu trois versions (1771, en deux volumes, 1786, augmentée d’un troisième volume, et 1799).

Précieux exemplaire conservé dans ses reliures uniformes de l’époque.

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